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L'ART DE Cô;.\1POSEil
œaux d'une once; cette pâte s'applatit, et
forme un pain rond qu'on appelle tablette.
La liquidité de cette pâte est due
à
la
chaleur
de la pierre, l'espèce de beurre ou huile de
cacao ayant la double propriété de se liqué–
fier
à
une très-douce chaleur et d'être singu-
,lièrement dure lorsqu'elle refroidit. -La pâte
versée dans les moules ou en tablettes , s'en
détache très-aisément, et forme des masses
brunes, luisantes d'un côté et mates de l'au–
tre, qu'on enveloppe avec soin dans des pa–
piers bleu-blancs , pour les vendre
à
titre de
chocolat de l'espèce de santé ou autres.
Ce n'est pas seulement en France que l'on
prépare des pâtes de
chocolat~
il nous vient
des îles un chocolat brun sans sucre et sans
aromate, qui n'est autre chose que le cacao
seul broyé et mis en une masse ou espèce de
bâton long, et du poids d'environ une livre
et demie. Ceux qui désireraient de ce cho–
colat, doivent le goûter bien attentivement;
on en trouve qui est d'une amertume insou–
tenable, pour avoir été fait avec du cacao
trop vert; il y en a d'autre qui est
à
peine
gras , pour avoir été privé en partie de son
huile ou beurre qui , seul et
à
part, fait un
objet de commerce. Ce n'est pas que àans
l'Europe depuis, surtout, que ]a boisson du