LES APÉRITIFS
des concessions
à·
l'ennemi. Elle préparera elle–
même, en suivant nos· recettes, de savoureux
apéros bien meillems que les mixtures frelatées
des mastroquets. Et elle en offrira au mari,
heureux de se sentir · si bien choyé, et d'avoir
une épouse si étonnamment cap,able. Ainsi, les
frais seront réduits des trois quarts. Ainsi seront
supprimées les
dange~euses
stations chez les
marchands de vins, avec amis aüx mauvais con-
. seils. Ainsi le bonheur paisible des ménages
modèles bercera doucement les époux ... N'est–
ce point touchant
?
Et si l'Académie que le
monde nous envie n'est point le refuge des plus
laides intrigues ou du plus regrettable je m'en–
fichisme, ne devrait-elle point donner
à
tante
Zette un de ses prix Monthyon
?
Comme les recettes qui précèdent, les recettes
qui suivent veulent être intelligemment interpré–
tées. Si dans une formule comportant l'emploi de
cinq ou six substances, un produit nous manque,
n'hésitons pas
à
nous en passer. A défaut de tel
vin choisi pour confectionner un apéritif, prenons
du petit bleu
à
trente-cinq centimes le litre; la
liqueur obtenue sera sans doute un peu moins
fine, mais l'assaisonnement cachèra toujours un
peu le médiocre de la qualité 1
Enfin, si quelque dégustateur trouve très
à
son goût un des produits de votre fabrication, ne
posez pas pour celui qui
fit
emplette du nectar
chez le fournisseur
à
côté. Donnez-lui votre se–
cret: ce sera peut-être moins chic, mais ce sera
bien plus fort:
1°
parce que vous paraîtrez ainsi
très
à
la hauteur ; 2° parce que piqué d'émula–
tion, il voudra lui aussi préparer d'aussi bonnes




