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L'A R T
lors Je produit en réserve ·pour en faire usage;
comme il sera dit après; on change de réci–
pient , et on laisse couler jusqu'au degré de
l'eau bouillante. On démonle l'appareil et ou
verse ce dernier produit avec celui de la pre–
mi~re
distillation. Telle est la première opé–
ration pour composer le marasquin semblable
à
celui du Zara. Venons actuellement
à
la se–
conde opération.
Quand les cerises sont dans leur parfaite
maturité , on choisit trois livres de leurs plus
gros noyaux, on les jette dans une terrine de
grès avec une pinte d'eau, on les frotte les uns
contre les antres avec la paume de la main,
à
l'eff_'et de les dépouiller d'une pellicule qui est
fort adhérenle au bois; et lorsque l'eau est
salie par cette pellicule , on la renouvelle au–
tant de fois qu'il est nécessaire ; quand les
noyaux se tromrent totalement mondés, on les
met dans des clayons, et on les fait sécher en
les exposant
à
l'ardeur du soleil , jusqu'à ce
que la peau qui sert d'enveloppe aux amandes
qu'ils renferment, ne donne plus de saveur
quelconque; et lorsque les noyaux sont bien
dessechés, on les écrase grossièrement , bois
et amandes, qu'on jette dans une cucurbite
avec quatre pintes d'esprit de vin rectifié, on -
la couvre d'un chapiteau aveugle , on lutte les
jointures, et on
fait
infuser pendant quarante–
huit heures au même degré de chaleur que
ci-dessus, on laisse reposer pendant deux jours,
on tire au clair par inclinaison, et on met cette
teinture de noyau en réserve, pour
~n
faire
l'usage qu'on dira ci-après,; on varse quatre




