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TRAITÉ
Cependant
il
est certain, et personne ne peut le
con–
tredire, que, autant l'abus des spiritueux et des liqueurs
peul être pernicieux, autant leur usage modéré devienl
salutaire.
Paucula
non
lœdunt pocula, multa now11.
Roire peut faire du bien, boire beaucoup fait mal.
1Ecule de S.lenuo ).
Prises, au contraire, avec modération et convenable–
ment, surtout après les repas, les liqueurs fortifient l'es–
tomac et aident la digestion. L'action de ces liquides
se ressent dans toute l'économie, principalement aux
organes circulatoires, moteurs sensitifs et intellectuels.
«Saisissant le palais par leur énergie, dit Brillat-Savarin,
et l'odorat par les gaz parfumés qui
y
sont joints,
les liqueurs, forment en ce moment le
nec plus ultra
des jouissances du goùt.
»
La
thérapeutique retire aussi quelques secours des
spiritueux et des liqueurs, exemple, l'eau de mélisse dite
des carmes, l'eau vulnéraire, l'élixir de Garos, celui de
longue-vie, etc. En effet, les liqueurs étant composées,
de sucre, d'alcool et de plantes ou drogues usitées tous
les jours dans la médecine, ne sont-elles pas elles-mê–
mes des médicamenl'! sous une forme agréable! l'anis,
la coriandre, l'absinthe, l'hysope, le citron, l'orange,
l'iris, la vanille, la cannelle et le girofle, ne sont-ils
pas
tous les jours administrés aux malades! le sucre lui–
même n'est-il pas un digestif puissant? el d'ailleurs la
tion déraisonnable, el je dirai même ridicule. Le feu produit l'ilitimdie,
le
jlli•
douoe des indigeslion1, ce ne sont pes là des rai1on1 ponr escluré ces agenls de
uolrc
~nomie.
• {Didiot1Nir1 llw C01111tll'te, tome 1,
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