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DE NOUVELLES COMPÉTENCES POUR UNE BANQUE QUI S’ÉMANCIPE

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DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA MANCHE

Au printemps 1991, Gérard Torloting, alors

directeur général de l’IFCAM, découvre à Londres

une formation au management qui lui semble parti-

culièrement efficace et cohérente avec les valeurs du

Crédit Agricole. Il s’agit d’Harbridge, dont les concepts

ont été mis au point par une équipe d’universitaires

avant d’être adaptés à la formation au management

en entreprise. Il propose aussitôt à Jean-Yves de la

Giroday, directeur général de la Caisse régionale du

Loiret, très impliqué dans la formation, de rencontrer

Peter Owen, le fondateur du programme, et de tester

ce nouveau séminaire.

HARBRIDGE EN EXCLUSIVITÉ À L’IFCAM

Après deux séances de test très concluantes

animées par Peter Owen lui-même, l’une auprès d’un

groupe de directeurs généraux et l’autre réunissant

des directeurs des ressources humaines, des respon-

sables formation en Caisses régionales et des membres

de l’équipe Management et Marketing de l’IFCAM, la

décision d’adopter Harbridge est prise avec enthou-

siasme.

« Au bout de cinq jours, nous étions tous convain-

cus ! On s’est dit on l’achète avec l’exclusivité pour la France,

on le traduit et on le met en place. Le groupe s’est vrai-

ment retrouvé dans l’esprit Harbridge »

, souligne Milène

Merienne, alors formatrice à l’IFCAM.

L’ÉPINEUSE QUESTION DE L’ADAPTATION

Harbridge est conçu en anglais pour des

Anglo-Saxons. Dès lors, le challenge est d’en conserver

l’esprit tout en l’adaptant pour la France. La traduction

sera un travail essentiel pour ne pas réduire la portée

des concepts imaginés dans cette autre culture managé-

riale. On décidera de conserver les cas américains pour

aider notamment à voir et à penser différemment. Ils

ne seront francisés que plusieurs années plus tard.

RESTE À FORMER UNE NOUVELLE

GÉNÉRATION DE FORMATEURS

Il faut maintenant initier des dizaines d’in-

tervenants à ce tout nouveau mode d’animation et de

relation à l’apprenant. La pédagogie du programme

ne se fonde pas sur une transmission descendante du

savoir, mais sur l’apport de l’expérimentation parta-

gée entre les participants. Dans ce schéma, l’animateur

n’a pas besoin d’avoir été lui-même un manager pour

asseoir sa crédibilité.

Son expérience est bien moins importante que celle

des stagiaires.

Son rôle est d’animer et de faire

émerger les situations vécues par ces derniers

dans leur quotidien professionnel.

Passé le pre-

mier choc face à de jeunes animateurs aux looks sou-

vent éloignés d’un professeur d’université, l’art de la

maïeutique marche au-delà des espérances.

HARBRIDGE S’EXPORTE AVEC SUCCÈS

HORS DU CRÉDIT AGRICOLE

Philips, J.C.Decaux, LVMH, Renault, Assystem, suivent l’IFCAM. Harbridge rencontre un vif

succès. Gérard Torloting décide de le commercialiser au-delà du Groupe via Axes Formation,

filiale créée spécialement pour l’occasion. Après un démarrage difficile en raison de la crise

de 1991 et de la guerre du Golfe qui amputent les budgets de formation, Harbridge rencontre

son public.

« J’ai démarché pendant un an avant de décrocher mon premier client ! Ensuite

cela s’est développé par le bouche à oreille entre responsables de formation et grâce à leur

association (FOCADIR) »,

se souvient Christian Buret. En adoptant Harbridge, ces compagnies

internationales renforcent la crédibilité du séminaire et plus encore celle de l’IFCAM.

Le saviez-vous ?

UNE GAMME D’OUTILS ET DE CONCEPTS

Harbridge permet aux managers expérimentés de renforcer

leur efficacité managériale en acquérant des moyens pour agir

sur les deux composantes clés:

La dimension relationnelle –

la conduite des hommes et des équipes ;

La dimension opérationnelle –

la conduite de l’action.

En s’appuyant sur une pédagogie participative et ludique et sur des

évaluations, Harbridge propose l’appropriation d’une gamme complète

de concepts et d’outils de management directement opérationnels et

entièrement adaptés à la situation réelle du stagiaire. Les participants

trouvent leurs propres solutions grâce à des exercices et jeux

d’entreprise encore jamais vus jusque-là.

Pourquoi ça marche ?

«Abilène, Johari, le singe

ou Pygmalion... ceux qui ont suivi

Harbridge reconnaissent ces termes

et les concepts qu’ils résument.

C’est devenu un langage commun,

largement partagé par l’encadrement

du Groupe. Harbridge est devenu

le socle de la culture managériale

du Groupe.»

JOËLLE FRION,

RESPONSABLE PÔLE MANAGEMENT ET CURSUS.

LE DIAGNOSTIC, UNE RÉVOLUTION

DIFFICILE À FAIRE PASSER

L’un des points forts et innovants du disposi-

tif est de mesurer les aptitudes à mettre en œuvre les

concepts d’Harbridge. En plus d’un auto-diagnostic,

cinq collaborateurs vont apprécier le management de

l’apprenant en renseignant pas moins de 50 questions.

Ces diagnostics, appelés « 180° »

(évaluation par le

salarié lui-même et par ses collaborateurs ou collaté-

raux) aux débuts d’Harbridge,

ont pourtant rencon-

tré de vives résistances.

Pour Milène Merienne,

« les freins étaient très importants »

: la confidentialité

des questionnaires était au centre du débat. Les N–1

craignaient les foudres de leur supérieur après s’être

exprimés sur sa façon de manager.

« Il va reconnaître

mes croix ! Je ne peux pas : il connaît mon écriture. »

Aussi

demandait-on aux interviewés de faire des croix les

plus neutres possible dans les cases du questionnaire !

Mais sans ce «180° » qui n’existait pas dans les cabinets

concurrents de l’IFCAM, le dispositif perdait en effica-

cité. Gérard Torloting tiendra bon face à des directeurs

des ressources humaines de certaines Caisses régio-

nales et des partenaires sociaux qui doutaient du bien-

fondé de la méthode. L’avenir lui donnera raison : qui

pourrait aujourd’hui se passer de ce type d’évaluation ?

1976-2016 L’IFCAM a 40 ans

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