Exemple de flipbook Territoire d'entrepreneurs

Territoire ENTREPRENEURS d’ #03 PREMIERSEMESTRE2016 Loire Haute-Loire

PASSAGEDETÉMOIN Trois générations de laiterie Gérentes Cadeau Maestro ou le commerce 3.0 PREMIERSPAS

SERIAL ENTREPRENEURS

Le fameux duo des Frédéric’s

Je rêve de valoriser à nouveau une production locale Alain Borde, PDG de Borde SAGA

C A H I E R S P É C I A L INNOVATION Territoire ENTREPRENEURS d’

Ensemble, préparons demain RenéDuLac, directeurdesmarchés EntreprisesetPatrimoine duCréditAgricoleLoireHaute-Loire « I nnover, c’est préparer demain. Innover, c’est aussi accompagner l’humaindans lasatisfactiondeses besoins fondamentaux (se loger, se nourrir, se soigner...)dansun contextede raretédesressourcesnaturellesetd’évolu- tion rapidedes comportements.C’est être capabledes’adapterauxdéséquilibreséco- nomiqueset sociaux.

©VincentPoillet

Cecahier spécialde Territoired’entrepre- neurs présente le dispositif que nous avons imaginépour soutenir l’innovation en Loire et enHaute-Loire. Il vous pro- pose également la vision de différents entrepreneurs sur cette force d’innova- tionquidoit être lanôtre.»

AuCréditAgricole LoireHaute-Loire, nousnous engageons à encourager l’in- novation. Nous avons travaillé avec les acteurs économiques, les incubateurs et les entreprises du territoire pour unirnos efforts et soutenirun écosys- tème innovant. Ainsiavons-nousdécidé decréeruneFondationd’entreprisepour l’innovation et un Fonds d’amorçage dans le but d’accompagner les jeunes pousses lesplusprometteuses. Enfin, nous travaillons à la création d’un «villagedes start-up» à laCitédu design de Saint-Étienne. Ce lieu de convergence entre les institutionnels et les entreprisespermettrad’accueillir et d’accompagner les projets innovants dans l’intérêt du territoire.

1M€ consacrésauxactions

Unporteurdeprojetestsouventconfronté àundoubleproblème: ilnesaitpaspréci- sémentcequ’ilveut faire,nicomment ilva le faire.Pourrésoudrecetteéquation, il faut êtrecapabled’agrégerdusavoiretdescom- pétences,avoirdu tempspourcomprendre, partageretco-construire.Il fautégalement pouvoir disposer de ressources, notam- mentfinancières.

demécénatde laFondation d’entreprisepour l’innovation enLoireHaute-Loire. 3M€ investisencapital dansdesstart-up innovantes du territoired’ici2020.

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PREMIERSEMESTRE2016 - CAHIERSPÉCIAL INNOVATION -TERRITOIRED’ENTREPRENEURSLOIREHAUTE-LOIRE

CAHIER SPÉCIAL INNOVATION

Ce magazine vous est offert par le Crédit Agricole Loire Haute-Loire

TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE - #03 - PREMIER SEMESTRE 2016

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Édito

© Vincent Poillet

La Loire et la Haute-Loire sont riches d’un tissu dense de PME souvent anciennes qui font face à une concurrence mondiale. Elles réussiront grâce à l’innovation, car innover c’est avoir un temps d’avance sur son marché et accroître sa compétitivité. Certaines d’entre elles, appartenant à des secteurs traditionnels comme la mécanique, le textile, ou issues du monde agricole, l’ont déjà prouvé en investissant des domaines de pointe ou en répondant aux nouvelles attentes de leurs clients. Il faut aujourd’hui amplifier cet élan. Au Crédit Agricole Loire Haute-Loire, nous voulons y contribuer en diffusant la culture de l’innovation sur notre territoire. Auprès des particuliers, des étudiants et des collectivités locales, car tout le monde doit s’y mettre. Et bien sûr auprès des entrepreneurs, en accompagnant leur prise de risque. C’est tout le sens des actions que vous découvrirez dans ce numéro spécial « innovation ». Par notre leadership – 50% des entreprises du territoire sont nos clients –, nous estimons être les mieux placés pour y parvenir. Nous aiderons ainsi les entreprises de demain à émerger, celles qui, parce qu’elles innovent aujourd’hui, créeront des emplois et feront la valeur de notre ter- ritoire dans un futur proche. «Faire de l’innovation le moteur de notre territoire»

Denis Murgier, RESPONSABLE DUMARCHÉ ENTREPRISES DU CRÉDIT AGRICOLE LOIRE HAUTE-LOIRE

PREMIER SEMESTRE 2016 - #03 - TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE

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SOMMAIRE

La dynamique en carte Je me souviens Témoignage de François Pralus, Maître chocolatier

p. 6

p. 7

Passage de témoin LA FAMILLE, UN BON FERMENT POUR UNE REPRISE Créée en 1947, la laiterie Gérentes appartient à la même famille depuis trois générations. p. 8

© Vincent Poillet

Premiers pas L’avenir en cadeau Créateurs de Cadeau Maestro, Sylvain Bruyère et Charline Sagnard expérimentent le e-commerce « 3.0 ».

p. 10

Virage On dirait le Sud...

p. 13

Une nouvelle vie tissée d’angora

Serial entrepreneurs DEUX FRÉDÉRIC ET UN RÊVE EN COMMUN, devenir numéro 1 de la revue de cabaret itinérante. p. 14

DR

TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE - #03 - PREMIER SEMESTRE 2016

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Mention spéciale Quatre portraits d’entrepreneurs, quatre talents qui, chacun dans leur domaine, cultivent l’innovation. Vent en poupe Altinnova fait de l’écoconception le moteur de sa croissance DB Concept croit à la croissance externe Nov’in, une start-up qui mise sur l’innovation participative

p. 17

p. 19

Au-delà des frontières Barriquand, l’énergie pour échange 80 ans d’innovation dans le domaine des échangeurs thermiques industriels.

p. 23

Second souffle PEM, une entreprise qui ne connaît plus la crise

p. 26

La Tribune du Crédit Agricole Loire Haute-Loire Un accompagnement bancaire à toutes les étapes de l’innovation

p. 29

Saga Borde, le roi des spores Histoire du n°1 européen des champignons sauvages. p. 30

© Éric Soudan

Territoire d’entrepreneurs est aussi disponible en version numérique enrichie.

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Territoire ENTREPRENEURS d’ #03 PREMIERSEMESTRE2016 LoireHaute-Loire

PASSAGEDETÉMOIN Troisgénérations de laiterieGérentes CadeauMaestro ou lecommerce3.0 PREMIERSPAS

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SERIAL ENTREPRENEURS

Le fameuxduo desFrédéric’s

Jerêve devaloriser ànouveau uneproduction locale AlainBorde, PDGdeBorde SAGA

CAHIER SPÉCIAL INNOVATION Territoire ENTREPRENEURS d’

Ensemble, préparons demain RenéDuLac, directeurdesmarchés EntreprisesetPatrimoine duCréditAgricoleLoireHaute-Loire « I nnover, c’est préparer demain. Innover, c’est aussi accompagner l’humaindans lasatisfactiondeses besoins fondamentaux (se loger, se nourrir, se soigner...)dansun contextede raretédesressourcesnaturellesetd’évolu- tion rapidedes comportements.C’est être capabledes’adapterauxdéséquilibreséco- nomiqueset sociaux.

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Cecahier spécialde Territoired’entrepre- neurs présente le dispositif que nous avons imaginépour soutenir l’innovation en Loire et enHaute-Loire. Il vous pro- pose également la vision de différents entrepreneurs sur cette force d’innova- tionquidoit être lanôtre.»

AuCréditAgricole LoireHaute-Loire, nousnous engageons à encourager l’in- novation. Nous avons travaillé avec les acteurs économiques, les incubateurs et les entreprises du territoire pour unirnos efforts et soutenirun écosys- tème innovant. Ainsiavons-nousdécidé decréeruneFondationd’entreprisepour l’innovation et un Fonds d’amorçage dans le but d’accompagner les jeunes pousses lesplusprometteuses. Enfin, nous travaillons à la création d’un «villagedes start-up» à laCitédu design de Saint-Étienne. Ce lieu de convergence entre les institutionnels et les entreprisespermettrad’accueillir et d’accompagner les projets innovants dans l’intérêt du territoire.

1M€ consacrésauxactions

demécénatde laFondation d’entreprisepour l’innovation enLoireHaute-Loire. 3M€ investisencapital dansdesstart-up innovantes du territoired’ici2020.

Unporteurdeprojetestsouventconfronté àundoubleproblème: ilnesaitpaspréci- sémentcequ’ilveut faire,nicomment ilva le faire.Pourrésoudrecetteéquation, il faut êtrecapabled’agrégerdusavoiretdescom- pétences,avoirdu tempspourcomprendre, partageretco-construire.Il fautégalement pouvoir disposer de ressources, notam- mentfinancières.

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CAHIERSPÉCIAL INNOVATION PREMIERSEMESTRE2016 - CAHIERSPÉCIAL INNOVATION -TERRITOIRED’ENTREPRENEURSLOIREHAUTE-LOIRE

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PREMIER SEMESTRE 2016 - #03 - TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE

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LES PRINCIPALES FILIÈRES ET STRUCTURES QUI INNOVENT EN LOIRE ET ENHAUTE LOIRE La dynamique en carte

Mécanique Mécaloire Cetim

Procédés industriels · Laboratoire diagnostic et imagerie des procédés industriels ÉNISE · Laboratoire d’analyse des signaux et processus industriels LASPI Université Jean Monnet à Roanne · Centre sciences des processus industriels et naturels École des Mines de Saint-Etienne

Économie numérique et télécom · Numélink Cluster d’entreprises numériques · NumériParc Data center imagerie médicale à Roanne · Laboratoires Hubert Curien et Claude Chappe Université Jean Monnet, Télécom Saint-Étienne et CNRS

Santé · Campus santé innovations CHU

Physique/Chimie Laboratoire de tribologie et dynamique des systèmes ÉNISE et École des Mines de Saint-Étienne

· Centre ingénierie et santé École des Mines de Saint-Étienne · Pôle des technologies médicales · Centre Hygée Cancéropôle · Institut régional de médecine et d’ingénierie du sport (IRMIS) · Sporaltec Cluster sport, loisir, santé

Optique et photonique · Laboratoire Hubert Curien Université Jean Monnet et CNRS · Pôle optique Rhône-Alpes

Filière bois Interforêt Bois 42

Design · French-tech et Design-tech · Cité du Design · Designers+

Agroalimentaire Pôle agroalimentaire de Loire

Organisation · Institut d’administration des entreprises (IAE) · Institut Henri Fayol École des Mines de Saint-Étienne · École nationale supérieure de sécurité sociale · EM Lyon Campus Saint-Étienne

8 PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ

Viaméca Pôle inter-régional mécanique Siège implanté dans la Loire

LUTB Transport collectif de personnes et de marchandises en milieu urbain

Électronique 3 grands laboratoires privés de R&D

Axelera Chimie- environnement

Tenerrdis Énergies renouvelables

Agroalimentaire École nationale supérieure de la pâtisserie

Innovation collaborative Fab Lab de l’IUT du Puy-en-Velay

Techtera Textiles techniques et fonctionnels

Minalogic Microtechnique mécanique

Plasturgie · Jeune chambre économique de la plasturgie (JCEP) · 3 grands laboratoires privés de R&D

Médecine/Pharmacie 1 grand laboratoire privé de R&D

Emballage École supérieure européenne de packaging (ESEPAC)

Céréales Vallée Valorisation des céréales

Plastipolis Plasturgie

TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE - #03 - PREMIER SEMESTRE 2016 TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE - #03 - PREMIER SEMESTRE 2016

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Je me souviens Je me souviens Je me souviens

L’aventure semblait folle «

© Thierry Béguin

« J’ai racheté en 1988 la boutique de pâtisse- rie-chocolaterie de mes parents avec son laboratoire, située rue Charles-de-Gaulle, à Roanne. J’avais une idée en tête qui représentait une innovation majeure autant qu’une passion : fabriquer mon propre choco- lat à partir de la fève de cacao. Je me disais qu’un maître-chocolatier devait maîtriser du début jusqu’à la fin la fabrication de son chocolat, ce qui est loin d’être le cas dans la profession : 99,9% des pâtis- siers-chocolatiers achètent des pains de chocolat de couverture à des industriels tels que Barry Callebaut ou Valrhona, puis les fondent et les retravaillent. Après un stage à l’Institut de recherche du café et du chocolat de Montpellier, le plus compliqué a été de trouver un torréfacteur, une éplucheuse de fèves et une raffineuse-concheuse adaptés aux quantités que je voulais produire. À la suite de longues recherches, j’ai acheté de très vieilles machines d’occasion en Belgique et en Italie que j’ai installées dans la cave sous le laboratoire. Mon père, qui était Meilleur Ouvrier de France, estimait que je me lançais dans une aven- ture complètement folle et doutait fortement de la FRANÇOIS PRALUS MAÎTRE CHOCOLATIER

qualité que j’allais obtenir. Après plusieurs essais peu convaincants, j’ai peu à peu réussi à maîtriser ma torréfaction, mon conchage et une recette. J’ai attendu que tout soit au point pour faire déguster mon cho- colat à mon père qui a été très satisfait. Et surtout soulagé ! Certains de mes confrères étaient aussi très sceptiques. Mais après quelques années, plusieurs d’entre eux m’ont acheté – et achètent toujours – ma couverture de chocolat, comme Pierre Hermé, Jean- Paul Hévin ou des restaurants trois étoiles (Troisgros, Pierre Gagnaire, Passédat, etc.). Avec les maisons Bernachon à Lyon et Bonnat à Voiron, nous sommes trois artisans chocolatiers en France à produire notre chocolat à partir de fèves de cacao. Mais il n’y a que moi qui possède aussi ma propre plantation de cacaotiers. Plus par passion que par besoin, j’ai acheté 17 hectares de forêt sur l’île de Nosy Be à Madagascar en 2004. Nous avons d’abord défriché puis créé une pépinière. J’ai récolté les pre- mières fèves en 2012. Aujourd’hui, j’en produis 1,5 tonne et j’en achète 35 autres sur l’île. J’ai dépensé beaucoup d’énergie sur ce projet, mais l’énergie se trouve facilement dès lors qu’elle permet de réaliser un rêve. »

»

PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE MASSON

PREMIER SEMESTRE 2016 - #03 - TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE

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Passage de témoin

La famille, unbon ferment pour une reprise CRÉÉE EN 1947 ENHAUTE-LOIRE, LALAITERIEGÉRENTES APPARTIENTÀLAMÊME FAMILLEDEPUIS TROISGÉNÉRATIONS. DÉSORMAIS DIRIGÉE PAR DEUX COUSINS QUADRAS, ELLE POURSUIT SONDÉVELOPPEMENT EN INNOVANT TOUT EN RESTANT FIDÈLE À SES RACINES.

À quoi ressemblait la société Gérentes de vos grands-parents ?

Dans quelles circonstances la génération précédente vous a-t-elle transmis l’entreprise à son tour? Pierre Gérentes : «Durant les dernières années, des divergences sont apparues entre les quatre actionnaires. Deux d’entre eux voulaient des dis- tributions des dividendes alors que les deux autres souhaitaient investir dans l’outil de travail. Ne pouvant définir une vision pour l’avenir, nos deux pères ont ralenti les investissements. D’où des situa- tions de blocage que Didier et moi, qui avions rejoint l’entreprise après nos études, estimions risquées. Il fallait agir vite. C’est ce qui nous a poussés à proposer de racheter l’ensemble des parts pour simplifier l’actionnariat. » D. G. : « Il nous a fallu un an et demi pour mettre tout le monde d’accord. Au final, la transmission s’est déroulée dans de bonnes conditions. Nos parents nous ont en outre bien aidés en nous accordant un crédit vendeur qui nous a facilité l’acquisition. » François-Xavier Roche  : «Nous avons accompagné Didier et Pierre Gérentes pour financer l’acquisition de la SCI qui possède les deux sites de production. Nous avons été tout de suite convaincus par leur projet et leur vision du développement de la société. En outre, c’était une reprise assez aisée en termes de montage avec un endettement plutôt faible par rapport à la valorisation de la société. Ceci grâce au choix des pères qui ont fait le maximum pour offrir De quelle façon le Crédit Agricole Loire Haute-Loire entre-t-il en jeu ?

Didier Gérentes : « Jules et Madeleine Gérentes l’ont fondé en 1947. Ils collectaient des produits fermiers (beurre, œufs, fromages) dans les fermes de l’Yssin- gelais et les revendaient sur les marchés de la Loire. Puis, à la demande des producteurs, ils ont démarré une collecte de lait et ont fabriqué du beurre et quelques fromages. L’entreprise s’est peu à peu déve- loppée avant qu’ils n’en confient les rênes à leurs quatre enfants en 1989, nos deux pères, notre oncle et notre tante. De société en nom personnel, ces derniers l’ont transformée en société anonyme dont ils étaient les actionnaires et en ont fait l’une des premières entreprises agroalimentaires de Haute- Loire. Ils ont aussi racheté une fromagerie en Ardèche qui a permis d’élargir la gamme de produits. »

«

» Les pères de Pierre et Didier ont fait le maximum pour offrir à leurs fils une chance de se lancer. François-Xavier Roche, CHARGÉ D’AFFAIRES CRÉDIT AGRICOLE LOIRE HAUTE-LOIRE

TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE - #03 - PREMIER SEMESTRE 2016

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DATES CLÉS

1947 Jules Gérentes crée l’entreprise à Araules. 1987

© Vincent Poillet

DIDIER GÉRENTES (À GAUCHE) ET SON COUSIN PIERRE, RESPECTIVEMENT PDG ET DG DE LA LAITERIE GÉRENTES, ENTOURENT FRANÇOIS-XAVIER ROCHE, CHARGÉ D’AFFAIRES CRÉDIT AGRICOLE LOIRE HAUTE-LOIRE.

Les quatre enfants de Jules la reprennent. 1994 et 1996 Didier, puis Pierre, rejoignent l’entreprise. 2013 Les deux cousins rachètent la laiterie et ses magasins de vente directe. 2016 Le fromage frais Gérentes reçoit la médaille d’or au Concours agricole de Paris.

à leurs fils une chance de se lancer. Enfin, même si avec plus de 100 salariés et des outils industriels très techniques et très performants, ce n’est plus un petit fromager local, l’entreprise a conservé un rapport très étroit au produit, à la qualité et au monde agri- cole (elle collecte auprès de 200 producteurs de lait). Or c’est ce que les consommateurs plébiscitent. Nous finançons donc aujourd’hui les investissements P. G. : «Oui, car nous n’avons rien révolutionné ! Ce sont eux qui sont à l’origine de ce que nous fai- sons aujourd’hui. Et notamment cette décision que nous avons prise, plutôt originale, de nous tourner vers la vente directe à travers nos propres magasins. La moitié des produits vendus sont de notre fabrication. De douze points de vente au moment de la reprise, nous sommes passés à vingt aujourd’hui. Cette vente directe représente un quart de notre chiffre d’affaires. Parallèlement, nous avons signé des partenariats avec Pro- venc’Halles et le groupe Blachère dont nous ali- mentons les rayons fromages et produits laitiers. C’est l’un de nos axes majeurs de développement actuellement, au même titre que la vente auprès de la GMS* régionale, pour laquelle nous venons de recruter un commercial. Sur le plan industriel, nous avons beaucoup investi depuis 2014 pour augmenter nos capacités de production, moderni- industriels de la laiterie Gérentes. » Vos parents reconnaissent-ils encore l’entreprise qu’ils vous ont cédée ?

ser notre matériel de conditionnement et, tout récemment, passer du fioul lourd au gaz naturel liquéfié. » En facilitant la transmission du savoir-faire, une reprise familiale est-elle un gage de réussite ? D. G. : «C’est sûrement un plus, mais c’est aussi une garantie que l’outil de travail et l’emploi restent sur place. Notre usine est certainement unique en France. Elle est au centre d’un vil- lage de 250 habitants et on y fabrique à la fois du yaourt, du fromage frais, des fromages de vache, de brebis et de chèvre de tous types, du beurre, du lait, et de la crème UHT. Et nous disposons de notre propre tour de séchage. Si un grand groupe nous avait racheté, il aurait sûrement fermé le site pour récupérer simple- ment la collecte et les magasins. » PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE MASSON

Découvrez les activités de la laiterie Gérentes en photos

«

Une reprise familiale, c’est la garantie que l’outil de travail et l’emploi restent sur place.

» Didier et Pierre Gérentes, PDG ET DGDE LA LAITERIE GÉRENTES

*Grande et moyenne surface.

PREMIER SEMESTRE 2016 - #03 - TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE

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L’AVENIR EN CADEAU Premiers pas

À LA TÊTE DE CADEAU MAESTRO, SYLVAIN BRUYÈRE ET CHARLINE SAGNARD CULTIVENT LE PLAISIR D’OFFRIR TOUT ENDÉVELOPPANT UN LABORATOIRE VIVANT DU E COMMERCE 3.0 .

© Alexandre Veaux

J ’aime lancer de nouveaux projets et m’ éclater en traçant ma propre voie.» Ces mots résument toute une philosophie. À 25 ans, Sylvain Bruyère crée Cadeau Maestro. Sept ans plus tard, son entre- prise est le leader français du cadeau non per- sonnalisé, emploie douze salariés et réalise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros. Cadeau Maestro, c’est un site marchand et une boutique dans l’une des artères les plus com- merçantes de Saint-Étienne, une certaine idée du commerce de centre-ville qui réconcilie « en ligne » et « traditionnel ». AMOUR, QUAND TU NOUS INSPIRES… La formation initiale de Sylvain et Charline n’est pas étrangère à leur succès. Maîtrise d’informa-

«

tique et master marketing de Paris Dauphine pour lui, diplôme avec mention en psychologie pour elle. Leur duo est complémentaire à la ville comme à la scène. Au sortir de ses études, Sylvain intègre un cabinet de recrutement informatique. Il y reste six mois. «À la fin de ma période d’essai, j’étais épuisé et déçu. Depuis des années, j’avais le projet de créer mon entreprise. Je me suis lancé en ayant l’idée de proposer l’équivalent d’une “Smartbox” dont le destinataire pourrait choisir un objet plutôt qu’une activité à sensation ou un lieu de week-end en amoureux. Je n’avais ni expérience, ni associé, ni financement. Cela s’est transformé en site de e-commerce de cadeaux originaux» , se souvient le jeune homme. Pourquoi des cadeaux ? Depuis leur première rencontre, Sylvain et Charline s’offrent chaque mois un présent. À ce rythme, se

2009 Le site cadeau-maestro.com

est lancé. 2010

La 1 re boutique physique ouvre rue Notre-Dame,

à Saint-Étienne, avant de déménager rue de la République. 2011 Cadeau Maestro reçoit le Mercure d’or des CCI de France dans la catégorie « création d’entreprise ».

TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE - #03 - PREMIER SEMESTRE 2016

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renouveler requiert de l’imagination. L’ancien étudiant en marketing transforme le besoin en offre et l’informaticien se met à la tâche. Trois mois suffisent pour construire le site, définir l’offre et vérifier que la concurrence n’est ni très struc- turée, ni positionnée sur le créneau du cadeau insolite. « Cadeau Maestro vise ceux qui veulent étonner les gens qu’ils aiment sans avoir d’idée. Le site leur offre une large gamme d’objets de décora- tion, gadgets, coffrets à épices, livres et jeux de société. Pour les petits et les grands et pour toutes les bourses. » PARTITION À QUATRE MAINS Le site ouvre en janvier 2009. Dans l’appartement familial, les cartons envahissent la chambre, débordent dans les autres pièces, le lit sert de table d’emballage…Quelques mois plus tard, Sylvain propose à Charline de le rejoindre dans l’aventure. Elle réfléchit, accepte. Fin dumélange des genres. « Séparer vie personnelle et vie professionnelle est souvent compliqué. Nous avons appliqué dans l’en- treprise les règles qui prévalaient dans notre vie de couple. Discuter quand il y a un problème et ne pas empiéter sur le terrain de l’autre » , explique-t-il. Ensemble, ils se mettent en quête d’un local avec l’idée de l’ouvrir au public. C’est chose faite début 2010 avec des rôles clairement définis. Charline s’occupe de la boutique et de la comptabilité, au sous-sol Sylvain gère les achats, les commandes en ligne et les stocks. L’entreprise grandit sans qu’ils ne dérogent à leurs règles de vie. Sylvain a gardé la main sur les achats, Charline se concentre désormais sur la gestion des ressources humaines. «Le travail nous a beaucoup absorbés au début,

POTS À ÉPICES, SERVIETTE DE PLAGE ET PORTE-SACHET DE THÉ, TROIS EXEMPLES DE CADEAUX RIGOLOS.

© Cadeau Maestro

mais rentrés chez nous, il prend peu de place. Au- jourd’hui, on essaie de s’investir chacun en dehors.» Il intervient notamment comme formateurWeb à l’IUT, au Cnam et à l’ECRC de Saint-Étienne et anime Welcom, l’association d’entreprises de e-commerce qu’il a fondée [voir encadré page suivante] . Elle préside l’association de commer-

Nous accompagnons Cadeau Maestro dans l’acquisition d’un terrain de 7000 m 2 pour la construction d’un nouveau siège et d’un entrepôt. Nous finançons à hauteur de 70% l’investissement de 2 millions d’euros, la BPI, 30%. Leur site internet est innovant, intuitif dans sa navigation et véritablement conçu de manière à satisfaire toutes les demandes. Dynamiques tous les deux, Sylvain Bruyère et Charline Sagnard ont des approches et des compétences très complémentaires. Ils pratiquent un management humain, en partageant beaucoup avec leur équipe. » « LEURS APPROCHES ET LEURS COMPÉTENCES SONT TRÈS COMPLÉMENTAIRES »

© L’As de Cœur

Quentin Vantielcke, CONSEILLERCLIENTÈLE PROFESSIONNELLE DUCRÉDIT AGRICOLE, SECTEURDE SAINT-ÉTIENNE.

PREMIER SEMESTRE 2016 - #03 - TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE

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Premiers pas

ANCRAGE TERRITORIAL

Welcom, l’association du commerce du futur

«Nous avons recruté pas mal de jeunes en contrat d’alternance. Certains ont ensuite été embauchés.» Leur génie est d’être des commerçants 3.0, qui pour se démarquer combinent l’instantanéité et la disponibilité du Web au conseil et à la mise en scène du produit en boutique. Dès le premier clic. «Pour démarrer sur Internet sans publicité, il faut sortir en tête de liste sur Google. J’ai déve- loppé des compétences en référencement naturel et en Web marketing que j’enseigne aujourd’hui. C’est l’offre qui nous a fait connaître. La publicité est venue plus tard, notamment sur les réseaux sociaux. La boutique est essentielle pour être visible dans un secteur où l’émotion prime » , souligne Sylvain. Si 90% du chiffre d’affaires vient du Web, la boutique contribue pour 50 % à la no- toriété. Après trois changements d’adresse en centre-ville, la simple vitrine s’est muée en concept store qui sollicite tous les sens. L’ouïe, avec des reprises de musiques célèbres. L’odorat, avec la diffusion d’un parfum d’ambiance qui évoque Noël. La vue, depuis la vitrine ouverte comme une invitation jusqu’auxmultiples écrans qui équipent l’espace intérieur. Le toucher enfin, avec des tablettes à disposition pour se connec- ter sur le site Internet. Des puces NFC dissémi- nées dans le magasin permettent même aux curieux de suivre la page Facebook de Cadeau Maestro ou de savoir quels autres produits du même type sont disponibles sur le site. Rien d’intrusif. Les clients peuvent aussi commander sur le Net et récupérer le jour même leur colis en boutique. Le jeune couple garde la tête froide, réinvestissant systématiquement les bénéfices de l’entreprise pour lui donner du souffle. En 2010, l’informa- ticien fait appel à un professionnel pour refondre le site marchand et améliore sans cesse, depuis lors, l’interface homme-machine. L’année sui- vante, un déménagement dans une boutique disposant d’un local industriel accolé permet de gérer le Web et la logistique, événement salué çants Saint-é-centreville et tient une chronique dans l’émission mensuelle «Vu d’ici » sur TL7, où elle présente… des produits qu’elle connaît bien pour les avoir sélectionnés et mis en vente dans la boutique. LA RECETTE DU SUCCÈS

En 2014, Sylvain Bruyère a fondé Welcom avec Gautier Moulard et Sylvain Royer. L’association fédère déjà une quarantaine de e-commerçants en Auvergne- Rhône-Alpes, bien décidés à construire le commerce de demain. «Quand il s’agit de dynamiser le commerce, les politiques pensent souvent commerce traditionnel et oublient le e-commerce. En fédérant les acteurs du e-commerce sur la région, l’ambition est de peser sur leurs choix. Nous sommes pour la plupart des commerçants présents à la fois sur Internet et en boutique. Les deux canaux ne sont pas

concurrents mais complémentaires. Une boutique en ligne est un moyen de capter une clientèle supplémentaire, parce que les habitudes de consommation ont changé » , analyse Sylvain Bruyère, partageant des offres d’emploi, en organisant des conférences, l’association entend faire tomber les frontières entre commerce de proximité et e-commerce. Sylvain Bruyère en est persuadé: «Demain, on ne fera plus de différence. Les commerçants qui survivront auront tous leur site marchand. » le président de Welcom. En mutualisant des moyens, en

par l’arrivée du premier salarié. Peu à peu, l’équipe s’étoffe et s’enrichit de nouvelles com- pétences. Moyenne d’âge : 28 ans. « Nous avons recruté pas mal de jeunes en contrat d’alternance. Certains ont ensuite été embauchés. » Le travail ne manque pas, et d’abord parce qu’il faut en permanence renouveler l’offre. Quelques chiffres : 4500 références en stock, 140fournisseurs, 3 à 4 produits remplacés chaque jour. «Je sélectionne mes produits auprès de designers et de marques protégées. Je n’achète pas en Chine pour faire du tout-venant à bas prix» , fait remarquer Sylvain. TOUJOURS PLUS LOIN… La prudence n’empêche pas l’ambition. L’achat d’un terrain pour y construire un nouvel entre- pôt préfigure les développements à venir. Le déménagement est prévu pour septembre. L’an- née passée, le chiffre d’affaires de CadeauMaes- tro a crû de 50%. «Cette croissance est gourmande en trésorerie et en énergie. Il fallait fixer le socle pour y ajouter de nouvelles briques comme le cadeau professionnel et le cadeau personnalisé. J’ai envie de faire grandir la marque et de l’installer auprès du grand public» , analyse Sylvain Bruyère. En ligne de mire, l’ouverture d’une vingtaine de boutiques en France. Avant de partir à la conquête de l’international ?

2013 Les activités

administratives, Web et logistique sont transférées à Andrézieux-Bouthéon. 2014 La boutique déménage rue Michelet et devient concept store. 2015 Cadeau Maestro est récompensé par le Trophée d’argent du commerce numérique lors du Grand Prix du commerce de Commerce magazine. 2016 L’entreprise construit son nouveau siège et son entrepôt sur un terrain de 7 000 m 2 à Veauche.

GÉRALDINE PASCAUD-RASSE

TERRITOIRE D’ENTREPRENEURS LOIRE HAUTE-LOIRE - #03 - PREMIER SEMESTRE 2016

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Virage

On dirait le Sud… DES HERBES AROMATIQUES NATURELLES EN SPRAY? IL SUFFISAIT D’Y PENSER.

U ne envie de quitter Paris, le souhait de travailler avec sonmari…Sigolène Morichau-Beauchant fait ses valises pour le Sud, direction l’Auvergne, où elle conserve des attaches familiales. Celle qui a travaillé pendant près de 25 ans dans le com- merce et lemarketing pour de grandesmai- sons de parfumerie et de cosmétiques semet en quête d’une entreprise à reprendre. «Nous avons d’abord jeté notre dévolu sur une dis- tillerie d’huiles essentielles, explique Sigo- lène Morichau-Beauchant. La vente ne s’est pas faite, mais cet épisode nous a fait décou- vrir les bienfaits des huiles essentielles et leurs qualités, notamment culinaires. » Les dés sont jetés : Sigolène Morichau-Beau- chant et son mari vont créer la société

SIGOLÈNE MORICHAU- BEAUCHANT ET SON MARI, DEUX PARISIENS INSTALLÉS À BOURNONCLE-SAINT-PIERRE.

© Photoshelter

avons ensuite gagné le concours de l’innova- tion d’Auchan, qui nous a ouvert les portes de la grande distribution. » Aujourd’hui proposés dans 300 hypermarchés, mais aussi au très select Bon Marché à Paris, les sprays Brum’ ont trouvé leur public… CAROL GALAND

MB Arômes et commercialiser des sprays biologiques alimentaires à base d’huiles essentielles sous leur marque Brum’. «Notre méthode était empirique. Nous avons entre- pris un travail de fourmi, avec de solides alliés dans la pharmacie et la gastronomie. Lauréats du réseau Entreprendre, nous

Une nouvelle vie tissée d’angora JOËLLE BADOIL

la viande. Après une formation agricole d’un an, j’ai suivi le parcours à l’installation de la chambre d’agriculture. Peu de gens croyaient en moi. Sans le soutien du Crédit Agricole, mon projet n’aurait pas vu le jour. » LE SUCCÈS À LA CLÉ (DES CHAMPS) Alors quel plaisir quand, en avril dernier, lors de l’événement Ferme en Ferme, plus de 2000 personnes se pressent sur son exploitation baptisée Tendancemohair ! Installée à Chazelles-sur-Lyon, Joëlle Badoil possède aujourd’hui 70 chèvres mohair et angora : «Je fais partie d’une coopérative qui fabrique de la laine à partir de la production de 90  éleveurs, et qui m’en rend une partie sous forme de pelotes. Avec l’aide de six tri- coteuses, je conçois des collections que je vends sous ma marque Puretendance, direc- tement à la ferme et dans quelques boutiques

triées sur le volet. » Comme avant, Joëlle se retrouve sur les routes. Mais désormais, c’est le sourire aux lèvres, pour présenter ses propres collections… CAROL GALAND

S’EST LANCÉE DANS LA FABRICATION DE LAINE ANGORA LÀ OÙ LA FILIÈRE ÉTAIT INEXISTANTE. J ’ en avais assez d’être toujours sur les routes » , se souvient Joëlle Badoil, ex-commerciale originaire de la Loire. Son défi pour se rapprocher de la nature, qu’elle affectionne ? Élever des chèvres an- gora afin de produire et vendre leur laine. C’était en 2011. «Un vrai parcours du com- battant ! Je suis la seule à avoir cette activité dans la Loire où les éleveurs ovins, essentiel- lement masculins, ne font que du lait et de «

JOËLLE BADOIL, L’ANCIENNE COMMERCIALE LIGÉRIENNE DEVENUE ÉLEVEUSE.

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2 associés

19 spectacles en tournée

70 artistes

450 places dans le cabaret 1,5M€ de chiffre d’affaires

LES ENTREPRENEURS DU SPECTACLE FRÉDÉRIC GRATEAU, À GAUCHE, ET FRÉDÉRIC CLAVEYROLAS TRAVAILLENT ENSEMBLE DEPUIS PLUS DE 15 ANS.

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Serial entrepreneurs

Frédéric’s Grateau & Claveyrolas Nous voulions être numéro 1 de la revue de cabaret itinérante.

ILS AIMENT LES STRASS, LES PLUMES, LA CHANSON FRANÇAISE ET LA SCÈNE. LES FRÉDÉRIC VOIENT GRAND ET BEAU. À LA TÊTE DE PRODUCTION PARIS SPECTACLE, ILS VIENNENT D’OUVRIR UN CABARET DE 450 PLACES À RENAISON .

» Comment est venue l’envie de monter vos propres spectacles ? Frédéric Claveyrolas: «Mon père était dans le métier. Il faisait déjà des tours de chant et produisait des comédies musicales pour enfants. Après mes études de commercial, je l’ai rejoint. Je chantais tout en m’occupant de décrocher des contrats. Le beau-père de Fred travaillait sur les décors, c’est par son intermédiaire que nous nous sommes rencontrés.» FrédéricGrateau: «Moi aussi, j’ai toujours baigné dans cemilieu. Mes parents faisaient partie d’une compagnie amateur et m’emmenaient avec eux. À 12 ans, je montais sur scène pour chanter. J’ai commencé par m’occuper de la sonorisation sur les spectacles du père de Frédéric. Puis Frédéric et moi avons décidé de nous associer et de mon- ter ensemble nos créations. Parce qu’on aime ça! Il se charge de la partie commerciale, moi des parties technique, administrative et comptable. J’avais 20 ans et Frédéric 26 quand on s’est lancés avec une revue cabaret et une comédie pour enfants. Depuis, nous avons créé 19 spectacles itinérants pour répondre à la demande de comi- tés des fêtes ou de comités d’entreprise. Tout en continuant de monter sur scène.» Comment se structure-t-on pour avoir autant de spectacles qui tournent en même temps ? F. G. : «D’abord, nous sommes “multicasquettes”. Frédéric est interprète, mais il écrit aussi ses propres chansons. Sur certains spectacles, je suis batteur ou chanteur, je m’occupe toujours de la sonorisation et je crée les costumes en fonction des thèmes que nous avons envie d’explorer. Au début, je les cousais moi-même, maintenant, je réalise seulement les prototypes. La scène, c’est ce

 »

qui nous fait vibrer. Progressivement, il a fallu se structurer, construire une troupe. Longtemps nous avons travaillé avec le statut d’intermittent. Puis nous avons créé notre association Paris Spec- tacle – Paris est un nom qui fait vendre – pour gérer nos créations sans être toutefois les employeurs de nos danseurs et chanteurs. Plus tard, la transformation d’une ancienne carrosse- rie en studio de création et de répétition nous a fait changer de dimension. Notre ambition était de devenir numéro 1 en France de la revue de cabaret itinérante. Nous rêvions aussi d’avoir notre cabaret. C’est pour cette raison que nous avons créé notre société de production il y a un peu moins de deux ans. Nous ne sommes pas seuls. Un petit noyau d’artistes chemine avec nous depuis le début. Une de nos danseuses, Florence Garnier, gère le planning des répétitions et signe les chorégraphies avec nous.» Quel est le cycle économique d’un spectacle ? F. C. : «Si vous ne renouvelez pas votre offre, vous ne fidélisez pas vos clients qui d’une année sur l’autre attendent du nouveau. La concurrence s’est beaucoup renforcée ces dernières années. D’une quinzaine de concurrents, nous sommes passés à près de 300. Un spectacle, aujourd’hui, tourne en moyenne cinq ans avant d’être rem- placé. Le temps qu’il lui faut pour tourner auprès des comités avec lesquels nous travaillons. Notre stratégie est de proposer toujoursmieux en termes de qualité des artistes, de matériel, de chorégra- phies, de costumes, de décors, pour des spectacles clés en main. Notre plaisir est de faire rêver le public. Depuis quelques années, nos clients s’orientent vers des formats à six ou huit artistes pour limiter les coûts. C’est plus difficile de se

1999 Les deux Frédéric forment un duo avec pour seule envie de créer et de voler de leurs propres ailes. 2003 Ils créent l’association Paris Spectacle, première structure de commercialisation de leurs spectacles itinérants. 2009 L’achat d’une ancienne carrosserie à Roanne marque un tournant. Ils disposent d’un lieu de production avec salle de danse, studio d’enregistrement, costumerie, atelier de couture et bureaux.

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Serial entrepreneur

2014 Création de Production Paris Spectacle. 3 octobre 2015 Grande première à Renaison : le cabaret L’Élégance ouvre ses portes. Mai 2017 Les Frédéric y croient : à cette date, L’Élégance figurera dans le top 10 des cabarets français…

L’affaire a été conclue moyennant un investis- sement d’un million d’euros. La première pierre a été posée début février 2015. Après quatre mois de travaux, en partie réalisés par

renouveler. Avoir notre propre cabaret permet de faire ce que l’on veut et de s’amuser artisti- quement. L’Élégance est un espace de création unique qui va nourrir tous nos spectacles,

«

nous-mêmes, L’Élégance a ouvert ses portes le 3 octobre. Trois jours par semaine, le midi ou le soir, jusqu’à fin juin, le cabaret accueille une clientèle de particuliers et de voyagistes qui proposent des packages. Le lieu est privati- sable à la demande. Nos objectifs prévisionnels sont

On suit ce qui se fait ailleurs pour, précisément, ne pas faire la même chose.

»

déjà dépassés avec un remplissage moyen de 250 à 300 places. Le cabaret génère deux tiers du chiffre d’affaires. Reste à transformer l’es- sai. Nous commençons à être connus en région Auvergne-Rhône-Alpes, l’enjeu est de l’être dans la France entière. »  Où puisez-vous votre inspiration ? F. C. : Au feeling, en allant voir des spectacles, en regardant des émissions comme « Incroyables Talents » à la télévision, en faisant passer des auditions, en élargissant aussi nos collaborations. Pour la première fois, nous allons travailler avec un chorégraphe qui vient de l’extérieur pour nous aider à créer 18 tableaux différents sur le prochain spectacle. Il faut être en veille perma- nente, suivre ce qui se fait ailleurs pour précisé- ment ne pas faire la même chose…»

puisque chaque année le programme changera. Les costumes seront réutilisés. Les deux acti- vités sont complémentaires. » Quelle ambition nourrissez-vous pour L’Élégance? F. G. : «Qu’il compte parmi les grands du music-hall en France, à côté du Lido et du Moulin Rouge à Paris, du Royal Palace à Kirr- willer et de l’Ange Bleu à Bordeaux. En cher- chant un lieu dans l’agglomération roannaise, nous avons d’emblée vu grand. Dans un rayon de 60 kilomètres, on compte quatre cabarets. Mais avec nos 450 places, notre scène de 17 x 14 mètres avec une avancée de 10 mètres dans le public, nous nous démarquons. Les tableaux à 25 artistes sont possibles. L’oppor- tunité s’est présentée de construire derrière un centre commercial qui s’implantait à Renai- son. Nous cherchions sur l’agglomération roannaise où nous sommes déjà installés.

PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRALDINE PASCAUD-RASSE

SIGNES PARTICULIERS

Surprendre… pour fidéliser Il en est du monde du spectacle

scène, costumes inédits, entrée en scène des artistes en tyrolienne, fumée lourde, jet de flammes… Mais là n’est pas l’essentiel. « La qualité tient d’abord à celle des artistes. Ils sont au centre de nos spectacles que nous voulons proches du public et conviviaux. Ce sont les danseuses qui placent les clients à leur table et nous qui sommes présents pour les saluer lorsqu’ils repartent. Notre public est notre meilleure publicité», souligne Frédéric Grateau.

des comédies et des shows qui répondront aux attentes de leur clientèle, ils s’enthousiasment aujourd’hui à l’idée de laisser libre cours à leurs envies artistiques, chez eux, dans leur cabaret. Rien n’est laissé au hasard, de la taille de la scène à ce qui est servi dans l’assiette – des produits locaux proposés par un traiteur de la région. Pour le prochain spectacle du cabaret L’Élégance, la barre est placée très haut: images mobiles sur l’écran LED en fond de

comme de n’importe quelle entreprise. Pour fidéliser une clientèle vite blasée, il faut savoir l’étonner et lui offrir du rêve, en innovant. À l’image d’un chef qui imagine de nouvelles recettes pour affoler les papilles de ses clients, les Frédéric jouent de leur art pour créer des spectacles scintillants et joyeux. Habitués à concocter des revues,

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Mention spéciale

ÀLARENCONTREDEQUATRETALENTSDE LOIREETDEHAUTE-LOIRE QUIDÉCLINENTL’INNOVATIONÀLEURFAÇON.

LA VÉRAISON

L’AS DE CŒUR Saint-Paul-en-Cornillon

Chavanay

C édric André a 22 ans, et déjà son bar à vins. La boutique existait depuis 2013 à Chavanay, dans la Loire. Cédric l’a reprise l’été dernier. Au programme, du vin bien sûr, mais aussi des bières artisanales, du whisky, du rhum. Les spiritueux sont tous disponibles au verre: on peut déguster avant d’acheter ou déguster tout court, y compris en grignotant. C’est l’innovation de Cédric, qui n’aime rien tant que le contact avec le client autour d’un produit noble et d’une assiette de charcuteries, par exemple. Et l’idée séduit, de l’étudiant jusqu’au retraité. Pour la plupart, ils ont vu grandir Cédric, authentique Chavanois qui participe à la vie de sa commune depuis tout petit. BTS en poche, il s’est lancé. Parce que pour lui, c’est quand on est jeune qu’il faut oser.

Céline Cartallas Nous arrachons la photo de mariage à l’ordinaire.

«

© Vincent Poillet

»

C éline Cartallas et son compagnon souvent de par le monde. Jusque dans le désert marocain, quand ce n’est pas sur une extraordinaires de couples souvent venus d’ailleurs – États-Unis, Grande-Bretagne, Belgique, Suisse – à la recherche du charme à la française. Ou des clients qui vont s’unir sur d’autres continents. À sa sortie des Beaux-Arts de Saint-Étienne en 2005, Céline jouait déjà la carte de la créativité avec des images à l’esthétique cinématographique prononcée. La rencontre d’Emmanuel Speciale, fort d’une longue expérience canadienne et anglophone, a poussé le concept plus loin encore. Dans la même veine, l’un et l’autre capturent aussi bien des images pour le monde de l’entreprise que pour une grande chaîne TV américaine de découverte. pourraient couler des jours tranquilles dans la Loire. Mais leur activité les mène plage des Caraïbes. L’As de Cœur photographie et filme les mariages

Cédric André

«

© Vincent Poillet

J’avais vu les bars à vins fleurir. Or c’est ma passion. Il fallait que je me lance. »

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Mention spéciale

3P PROFIL Les Villettes

CABANES DES VIEUX COUCOUS

L es locaux étaient devenus trop exigus pour 3P Profil, ses 21 collaborateurs et son activité d’extrusion de tubes et de profilés plastique pour tous les secteurs. En 2013, l’entreprise créée il y a dix ans a emménagé aux Villettes, en Haute-Loire, et doublé sa surface. Mais 3P Profil poursuit sa croissance et vient de déposer un nouveau projet d’agrandissement… L’entreprise compte aujourd’hui plus de 1 000 clients à travers l’Europe, et plus de 800 références, destinées notamment au bâtiment, à la PLV, à l’emballage, à l’automobile. Car Bertrand Pézelier, gérant et ingénieur au bureau d’études, aime à innover. Porté par une région dont il apprécie le dynamisme, cet Altiligérien crée jusqu’à six nouveaux produits par mois. Et fait bon accueil aux nouvelles technologies – impression 3D, découpe numérique – quand il ne dépose pas de brevets.

Cottance

Gérald Godard

«

© Vincent Poillet

G éraldGodard accueille ses hôtes dans des cabanes perchées dans les arbres à sixmètres de hauteur. Des cabanes Haute Qualité Environnementale, faites de bois labellisé, isolées à la laine demouton et équipées d’un poêle à granulés. Où rien ne manque de ce qui fait le «confortmoderne». Longtemps, ce Ligérien a sillonné les routes de France pour son travail. Puis l’envie lui est venue de penser à lui, de s’occuper à plein temps de ses enfants. Il voulait créer une entreprise à son domicile sans s’enfermer pour autant. Profitant de la proximité des grands axes et des grandes villes, promesse d’une large clientèle, venue de tout près ou de très loin, il a imaginé ces deux cabanes où le temps s’arrête. Comme suspendu. Je travaille chez moi, sans être enfermé. Et ici, nos hôtes peuvent se sentir seuls au monde. »

Bertrand Pézelier

«

© Vincent Poillet

Jusqu’à six nouveaux produits sortent chaque mois de notre bureau d’études.

»

PHILIPPE FRANÇOIS

Découvrez les activités de ces quatre entrepreneurs en photos.

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Vent en poupe

Altinnova croît au vert

A lors que le vélo sta- gnait aux alentours de 2% des trajets effectués en ville il y a quelques an- nées, des agglomérations comme Bordeaux voient au- jourd’hui cette part grimper jusqu’à 10%. Dès 2003, Corinne Verdier et Julien Lefèbvre, fraî- chement diplômés de Centrale Lille, veulent contribuer à cet essor. Par passion, ils inves- tissent un marché de niche : la conception et la fabrication sur mesure d’aménagements cyclables, comme des station- nements et abris pour vélos, des séparateurs de pistes cyclables ou des stations de services pour cyclistes. «À cette époque, les produits en matière d’aménage- ment cyclable étaient importés, sans adaptation spécifique pour le marché français » , explique Corinne Verdier. FABRIQUER EN CIRCUIT COURT Pour développer Altinnova, sa société implantée à Saint- Marcellin-en-Forez, le binôme axe sa stratégie sur l’innovation. BEAUCOUPÀ LEUR ÉCOCONCEPTION. LES AMÉNAGEMENTS CYCLABLES SUR MESURE DE LA PME LIGÉRIENNE PEUPLENT DÉSORMAIS NOS PAYSAGES URBAINS. UNSUCCÈSQUI DOIT

LA STATION DE GONFLAGE DE VÉLOS ALTAO PUMP D’ALTINNOVA À BRUGES.

© Altinnova

2,7M€ de chiffre d’affaires en 2015 125000€ d’investissement annuel en R&D

À chaque appel d’offres auquel ils répondent, correspond la création d’une solution nouvelle qu’ils intègrent ensuite dans leur catalogue de produits. Les abris à vélos sécurisés, autoportants, etc., séduisent alors autant les collectivités que les entreprises. Et la gamme s’étoffe à un bon «Nous apportons une expertise des aménagements cyclables, mais aussi une manière différente d’aborder les projets.»

rythme. Dès leurs débuts, les dirigeants travaillent sur la ré- duction de l’impact environne- mental de leurs produits, fa- briquent en circuit court en s’approvisionnant localement. En 2011, ils obtiennent la norme ISO 14001 ainsi qu’une certifi- cation d’écoconception. «C’est l’ADN d’Altinnova. Nous appor- tons à nos clients une expertise des aménagements cyclables, mais aussi une manière différente d’aborder les projets. » Les lourds investissements ef- fectués les quatre premières années n’ont pas favorisé la croissance de la start-up, dont le chiffre d’affaires plafonne à

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Vent en poupe

Spécialiste de l’agencement et de la rénovation intérieure pour particuliers et professionnels, l’entreprise ligérienne table sur la croissance externe pour s’accroître rapidement. En deux ans, son chiffre d’affaires a doublé. DB Concept, ou le développement ex situ

UN ABRI À VÉLOS SÉCURISÉ À AIX-EN-PROVENCE.

© Altinnova

200000€ jusqu’en 2007. Puis le développement s’accélère, la croissance devient constante. Afin d’améliorer et d’optimiser sa production, l’entreprise em- ménage en 2014 à Bonson, dans de plus vastes bâtiments. LES ENTREPRISES POUR RELAIS DE CROISSANCE Aujourd’hui le marché français représente plus de 90% du chiffre d’affaires d’Altinnova, avec pour clients des collectivi- tés comme l’Île-de-France, le Grand Lyon, Bordeaux, Saint- Étienne Métropole, Marseille, Nantes, Toulouse, Strasbourg… Pour l’avenir, les récentes mesures de défiscalisation et les indemnités kilométriques accordées aux salariés circu- lant à vélo augurent d’un déve- loppement du côté des entre- prises. Et le regard de Corinne Verdier se tourne aussi vers l’international : «Nous com- mençons à nous développer à Tel-Aviv, à Vancouver, dans les pays nordiques… Nous venons de remporter un marché pour équiper Bruxelles en abris à vélos sécurisés. » Pour continuer de faire croître leur PME, les dirigeants inves- tissent régulièrement dans la R&D afin de garder un train d’avance sur leurs concurrents. «Chaque année nous sortons des innovations, se félicite Corinne Verdier, car si nous arrêtons d’in- nover, nous serons copiés et nous mourrons.» FLORENCE BARNOLA

L e déménagement était une néces- sité. Huit ans après sa création, DB Concept – du nom de son fon- dateur Dominique De Barros – a migré à quelques kilomètres de son lieu de création roannais. Le nouveau siège, établi à Riorges, regroupe dorénavant un ate- lier, des lieux de stockage et des bureaux « pour servir l’activité présente et le développement futur », précise le directeur administratif et financier, Jérôme Vandermarcq. C’est que depuis deux ans, la PME a misé sur la crois- sance externe pour grossir tout en continuant de développer l’interne. « C’est une vraie stra- tégie. Notre objectif est de croître et de le faire vite », reprend le DAF. Objectif ? Mieux servir les clients, lisser l’activité sur l’année, réaliser des économies d’échelle et massifier les achats, afin d’être plus compétitif. « Dans ces métiers, les entreprises sont soit toutes petites, soit re- lativement grosses. Notre ambition est de faire

partie de la seconde catégorie. » SAVOIR-FAIRE TRADITIONNEL ET CONNECTIVITÉ DU BÂTIMENT

LES MENUISERIES DE LA MAIRIE DU PRÉ-SAINT-GERVAIS (93) APRÈS LEUR RÉNOVATION PAR DB CONCEPT.

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moins qui maîtrisent à la fois un savoir-faire traditionnel haut de gamme et les technologies de la connectivité du bâtiment. » Tant et si bien

Ses débuts, la société ligérienne les a faits dans la menuiserie. Mais dès la deuxième année,

DB Concept s’est enrichie en proposant du tous corps d’état (menuisiers, plombiers, électri- ciens, plaquistes, plâtriers- peintres, domoticiens, etc.) pour se positionner sur le haut de gamme: « Nos clients parti- culiers et professionnels at- tendent une offre à valeur ajou-

que, déjà implantée dans le nord du département de la Loire et en Suisse, l’entreprise a acquis dès 2014 Valety à Roanne, Les Ateliers Tabou- rin en 2015 à Paris, puis DSL et Ramus en 2016 à Aix-les- Bains. Le groupeDBConcept compte aujourd’hui 90 sala-

« Nous nous prêterons à d’autres opérations de croissance externe en 2016. »

tée complète, contenant de plus en plus de technologie , reprend JérômeVandermarcq. C’est particulièrement difficile à trouver pour un par- ticulier, car il y a peu d’entreprises qui fassent du tous corps d’état pour cette clientèle, et encore

riés et réalise un chiffre d’affaires de plus de 11 M€. Son prochain challenge? « Nous prêter à d’autres opérations de croissance externe fin 2016 », conclut Jérôme Vandermarcq. FLORENCE BARNOLA

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