![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0158.jpg)
132
LE PAYS DU COGNAC
aucun vide. Le pauficheur doit aussi prendre garde de ne pas en rompre les
boutons.
Quelques personnes, surtout lorsque la plantation se fait par un
temps chaud, font con.Juire de l'eau dans des cuves sur des charrettes et en
font répandre dans chaque trou, ce qui affaisse le terreau et le rapproche
encore plus également de la broche; dans ce cas il n'est pas nécessaire de
pauficher. Comme le tasse1nent après le paufichage occasionne un vide au
haut du trou, on le rempl it avec la terre du champ >.
La plantation des boutures à la barre est aussi bonne que la
plantation en trou de 3o centimètres de côté; elle est même préférable dans
les sols argileux et hun1ides. Ici, en effet, ce qu'il
y
a
à
redouter, c'est la
stagnation de l'eau au pied du jeune plant, et un trou fait à la bêche retient
toujours plus d'eau qu'un simple trou de pal. Mais il n'en est pas de même
quand il s'agit de la mise en place de plants racinés: la« barre
»
nécessite
l'ablation préalable des racines et ran1ène le plant en quelque sorte
à
l'état de
bouture. Les racines doivent toujours être mises en place dans des trous
creusés
à
la bêche ou au pic, on voit pourquoi.
Les boutures font saillie quelquefois de 3o
à
40 centitnètres au–
dessus du sol, trois ou quatre de leurs bourgeons restent aussi
à
l'air libre
jusqu'en nlai ou juin. On les raccourcit à ce mon1ent à deux yeux.
Rien n'est plus défectueux que cette nléthode; c 'est_elle qui
diminue la reprise dans une proportion considérable. C'est qu'en effet la
partie laissée hors du sol est, con1me je l'ai déjà dit, une sorte de
111èclze
qui
évapore, sous l'action du vent et du soleil, d'abord l'eau qu'elle contient et
ensuite celle qu'elle en1prunte
à
la partie souterraine. La bouture ainsi plantée
ne peut que se dessécher et, au nloins dans les sols secs, la reprise est
fréquemment défectueuse. Cependant rien n'est plus simple que d'éviter la
dessication de la bouture, il suffit de recouvrir la partie aérienne (qui doit être
réduite
à
deux yeux) d'une butte de terre telle que l'œil supérieur affleure
à
la
surface; en somme les boutures doivent être plantées co1nme les greffes, et
leur reprise peut alors atteindre la proportion de 100 pour 100.
Le terreau qui entoure les boutures favorise le premier déYelop–
pen1ent des racines et du plant; nlais c'est une fumure bien insuffisante. Et
cependant on n'apporte pas à la vigne d'autre n1atière fertilisante. On laisse
aux alouettes le soin de la fumer; le vigneron réserve le fumier pour les
céréales et les fourrages. C'est un tort. Si la terre n'a pas été fertilisée au
moment du défoncement, il est indispensable, pour obtenir de belles vignes,