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LE PAYS DU COGNAC

aucun vide. Le pauficheur doit aussi prendre garde de ne pas en rompre les

boutons.

Quelques personnes, surtout lorsque la plantation se fait par un

temps chaud, font con.Juire de l'eau dans des cuves sur des charrettes et en

font répandre dans chaque trou, ce qui affaisse le terreau et le rapproche

encore plus également de la broche; dans ce cas il n'est pas nécessaire de

pauficher. Comme le tasse1nent après le paufichage occasionne un vide au

haut du trou, on le rempl it avec la terre du champ >.

La plantation des boutures à la barre est aussi bonne que la

plantation en trou de 3o centimètres de côté; elle est même préférable dans

les sols argileux et hun1ides. Ici, en effet, ce qu'il

y

a

à

redouter, c'est la

stagnation de l'eau au pied du jeune plant, et un trou fait à la bêche retient

toujours plus d'eau qu'un simple trou de pal. Mais il n'en est pas de même

quand il s'agit de la mise en place de plants racinés: la« barre

»

nécessite

l'ablation préalable des racines et ran1ène le plant en quelque sorte

à

l'état de

bouture. Les racines doivent toujours être mises en place dans des trous

creusés

à

la bêche ou au pic, on voit pourquoi.

Les boutures font saillie quelquefois de 3o

à

40 centitnètres au–

dessus du sol, trois ou quatre de leurs bourgeons restent aussi

à

l'air libre

jusqu'en nlai ou juin. On les raccourcit à ce mon1ent à deux yeux.

Rien n'est plus défectueux que cette nléthode; c 'est_elle qui

diminue la reprise dans une proportion considérable. C'est qu'en effet la

partie laissée hors du sol est, con1me je l'ai déjà dit, une sorte de

111èclze

qui

évapore, sous l'action du vent et du soleil, d'abord l'eau qu'elle contient et

ensuite celle qu'elle en1prunte

à

la partie souterraine. La bouture ainsi plantée

ne peut que se dessécher et, au nloins dans les sols secs, la reprise est

fréquemment défectueuse. Cependant rien n'est plus simple que d'éviter la

dessication de la bouture, il suffit de recouvrir la partie aérienne (qui doit être

réduite

à

deux yeux) d'une butte de terre telle que l'œil supérieur affleure

à

la

surface; en somme les boutures doivent être plantées co1nme les greffes, et

leur reprise peut alors atteindre la proportion de 100 pour 100.

Le terreau qui entoure les boutures favorise le premier déYelop–

pen1ent des racines et du plant; nlais c'est une fumure bien insuffisante. Et

cependant on n'apporte pas à la vigne d'autre n1atière fertilisante. On laisse

aux alouettes le soin de la fumer; le vigneron réserve le fumier pour les

céréales et les fourrages. C'est un tort. Si la terre n'a pas été fertilisée au

moment du défoncement, il est indispensable, pour obtenir de belles vignes,