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LE PAYS DU COGNAC
Cette manière de taire n'est pas très défectueuse; elle retarde
seulement la mise
à
fruit du cep sans nuire en aucune façon
à
la vigueur de la
plante.
La forme éventail adoptée pour les vignes cultivées en
allées
facilite l'exécution des labours et des charrois; pour la fructification, elle est
tout aussi bonne que le gobelet. Le gobelet peut être plus ou moins éYasé.
Dans la partie centrale, les bras sont dirigés obliquement
sous un angle de 45° environ; ils sont plus ou moins longs; ils atteignent
quelquefois om,40
à
o"',60 ou om,80 de longueur. Quand ils sont trop longs et
grêles, on les rabat sur un courson conservé l'année précédente .En général, on
évite l'allongement des bras et, dans quelques localités, surtout dans les ré–
gions sèches, ils sont très courts. C 'est que plus ils sont longs, plus la plante
est exposée
à
la sécheresse, et 1noins les raisins grossissent ou mûrissent dans
bonnes conditions. Ce n'est que dans les sols hun1ides que l'allongement des
bras est justifié par la nécessité d'é\'iter les gelées de printemps ou d'assurer
la fructification.
La tige est toujours très courte,
15
à
20 cent. Sur les bords de
!'Océan, elle est négative, la souche est enterrée dans le sol, et les bras, au
lieu de se diriger oblique1nent vers le haut, s'étendent horizontalement, au
niveau ou un peu au-dessus du niveau du sol. Néanmoins ces bras ne sont
pas en contact avec la terre, chaque cep occupe une cu,·ette dont les bords le
garantissent et garantissent ses jeunes pousses contre l'action des vents salés ,
qui causent parfois, dans cette région, de sérieux ra\'ages . Chaque bras est
ter1ninè par une branche
à
fruit, courson,
pouce
de deux ou trois yeux. On
utilise donc les yeux les plus bas et les 1noins bien placés pour la fructification.
Mais cela n 'a pas d'in1portance, car la Folle et presque tous les cépages de la
région produisent suffisam1nent taillés ainsi.
Quand on veut
<<
charger
»
davantage la souche, on laisse, en
plus des coursons, des longs bois qui sont appelés
«
tire
à
boire
»
dans le
pays. Cette appellation indique bien leur objet; ils sont supprin1és l'année
suivante.
Dans les îles de Ré et d'Oleron, chaque souche porte constan1-
ment une longue branche
à
fruit, qui est fixée en terre par son extrémité,
elle est remplacée chaq Lte année.
Ce système de taille est parfaitement justifié par les conditions
économiques et culturales du pays. Il pern1et, d'ailleurs, d'obtenir des
rendements très élevés co1nme avec la taille longue. En effet la pro-