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LE PAYS DU COGNAC

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duction d 'un hectare de vignes est presque entièrement subordonnée au

nombre de bourgeons

à

fruits conservés à la taille. Ce nombre, qui varie avec

la puissancedes ceps et conséquemment avecla fertilité du terrain est de

60.000

à

9 0 .000

bourgeons par hectare, contenant chacun en moyenne une grappe et

demie, dont le développen1ent ultérieur est subordonné seulement aux condi–

tions météorologiques. Il est clair que ce nombre de bourgeons et de grappes

peut être obtenu avec n'importe quel système de taille; et par suite la taille

courte peut donner les mêmes rendements que la taille longue. Mais je

reviendrai sur cette question un peu plus loin.

Epoque de la taille.- «

Le propriétaire qui a beaucoup de vignes

a soin de les faire tailler lorsque les plus fortes gelées sont passées.

»

Le vigneron profite alors de tous les beaux jours qu' il peut

trouver, jusqu'à ce que ses vignes soient taillées et bêchées. Quelquefois il a

le temps de finir son ouvrage sans trop se presser, et il est n1ieux fait;

d 'autres fois la saison est si mauvaise qu 'il est obligé de le retarder malgré

lui; alors ce retard tourne nécessairement au préjudice de la culture.

>

D'autres propriétaires moins chargés de vignes ne se soucient

pas de faire tailler de bonne heure, ils craignent les froids vifs que l'on peut

encore essuyer dans les 1nois de février et de mars, ils pensent qu'un froid

violent pourrait fendre la nou\·elle coupe du bois en cvngelant ses parties

aqueuses; d 'autresenfin retardent autant qu' ils peuvent le moment de la taille,

par la raison qu'une vigne nouvellement taillée étant plus tôt en action que

celle qui ne l'a pas été peut être surprise par les gelées qui emportent souvent

les fruits de la terre pendant les mois d 'avril et de mai. Ces cultivateurs

voudraient pouvoir retarder la pousse de leurs vignes jusqu'à ce que toutes

les petites gelées qui font tort au bouton ne fussent. plus

à

craindre. L'exécution

de ce projet serait bien avantageuse mais n1alheureuse1nent la nature ne se

joue que trop souvent de nos précautions. Con1ment rassurer ces cultivateurs

dans leurs craintes? Il faut recourir pour cela

à

la théorie et

à

l'expérience.

n

En taillant de bonne heure, on a au moins la facilité-de le faire

à

son aise; au lieu qu 'en attendant au printemps les ouvrages se présentent

tous ensemble, ce qui surcharge le travail et le fait hâter souvent au préjudice

de la vigne. Il est aussi d'expérience qu'une vigne taillée plus tôt qu'une autre

donnera de plus beaux raisins.

»

On appelle

pouce,

la partie du sarn1ent qui reste au cep pour

produire du raisin après que la vigne a été taillée; on ne laisse ordinairen1ent

qu'un pouce

à

chaque mar ou brancare. Il a plus ou moins de longueur