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208

LE PAYS DU COGNAC

éthers. Mais l 'alcool par lui-même, au contact de l'air, suintant

à

travers

les douves des futailles, s'oxyde et donne d'abord de l'aldehyde qui, en se

combinant

à

l'acool, produit l'acétol, puis de l'acide acétique, qui donne

bientôt de l'acétate d'éthyle. L'oxydation de l'alcool se produit très régulière–

ment. Il se forn1e annuellen1ent, d'après M. Ordonneau , un gramme d'éther

acétique par hectolitre, si bien qu'il est possible d'évaluer l'âge d'une eau–

de-vie d'après sa teneur en acide acétique combiné.

De nouveaux produits aromatiques sont aussi la conséquence

du vieillissement : l'eau-de-vie devient plus bouquetée et plus moelleuse;

Chais de

«

résen·es

»

de vieilles eaux-de·vie,

à

Cognac (Charente)

elle est aussi n1oins riche en alcool. Elle n'a atteint toutes ces qualités qu'après

20

ou

25

ans de fùt, après lesquels elle perd plus qu'elle ne gagne

à

rester

dans les tierçons. On la n1et alors dans des bouteilles de

0

1

ï5, où elle peut se

conserver indéfiniment.

On voit

à

quel prix revient la bonne eau-de-vie après

20

ou

25

ans de séjour en fùt. Le capital qu'elle représentait au début a quadruplé de

valeur par la seule accumulation des intérêts; en outre, le volume ou le titre

alcoolique en est réduit de près de ioo pour

100.

Et si l'on ajoute la location

des chais, les assurances, la surveillance qu'il convient d'exercer, les risques

de pertes de toutes sortes qui sont toujours possibles, on voit que la bonne

vieille eau-de-vie ne doit pas être dans les « prix doux

».