Ensemble #2 - Crédit Agricole Des Savoie

Publication animée

#2

Ensemble ACTEURS DE VOTRE PATRIMOINE

2020

COMPRENDRE DES TRANSFORMATIONS D’ENVERGURE POUR L’ÉPARGNE EN 2020

ACCOMPAGNER APPRÉHENDER LA NOUVEAUTÉ, UN EXERCICE QUOTIDIEN INVESTIR CONCILIER PERFORMANCE ÉCONOMIQUE ET IMPACT ENVIRONNEMENTAL ANTICIPER LA SUCCESSION AU CŒUR DE LA LOGIQUE DE PRÉVOYANCE

Ensemble est une publication du groupe Uni-médias réalisée sur une initiative du Crédit Agricole des Savoie.

Directrice de la publication : Nicole Derrien

Éditeur :

Siège social : 22, rue Letellier 75739 Paris Cedex 15 Tél. : 01 43 23 45 72 Actionnaire : Crédit Agricole SA Président : Bertrand Corbeau

Responsable éditorial : Émilie Bergevin

Direction artistique et mise en pages : Leïla Brett

Rédaction : En collaboration avec les ingénieurs patrimoniaux et conseillers privés grands comptes de la Banque Privée. Anne Bechet, Laurence Boccara, Nathalie Cheysson- Kaplan, Nicolas Chauvin, Laurence Ollivier, Olivier Puren, Maxime Rouby

Secrétariat de rédaction : Frédérique Guitton-Danielo

Crédits photo : Gilles Piel, Adobe Stock, Crédit Agricole des Savoie et DR

Impression : Azur Partner 17, allée du Clos des Charmes Z.A.E. Les Portes de la Forêt 77090 Collégien – Marne-la-Vallée Tél. : 01 60 27 66 40 N° ISSN : 2725-0326 Dépôt légal : mai 2020 Diffusion à 8000 exemplaires

SOMMAIRE Ensemble 2020

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COMPRENDRE DES TRANSFORMATIONS D’ENVERGURE POUR L’ÉPARGNE EN 2020

ACCOMPAGNER APPRÉHENDER LA NOUVEAUTÉ, UN EXERCICE QUOTIDIEN

INVESTIR CONCILIER

ANTICIPER LA SUCCESSION AU CŒUR DE LA LOGIQUE DE PRÉVOYANCE

PERFORMANCE ÉCONOMIQUE ET IMPACT ENVIRONNEMENTAL

5 Quels changements pour la fiscalité en 2020 ?

15 Face aux taux bas, des solutions pour optimiser son patrimoine

25 Quatre pistes pour doper la performance d’un investissement locatif GRAND ANGLE Fonds ISR : un investissement dans l’air du temps Page 28 d’un nouvel équilibre à la fois économique et politique 31 Un marché en croissance de + 10 % par an sur longue période 30 À la recherche

37 Pour partir serein, mieux vaut préparer sa succession 41 Le démembrement

6 Le mécanisme

16 La loi Pacte pour appuyer l’épargne

de l’apport-cession ou la préservation des plus-values

de propriété ou la transmission à moindre coût

7 Quatre moyens d’optimiser votre épargne en 2020

GRAND ANGLE Le levier du crédit : outils d’optimisation patrimoniale Page 18

GRAND ANGLE Optimiser les clauses bénéficiaires

de ses contrats d’assurance-vie Page 42

GRAND ANGLE Le PER et la nouvelle donne de l’épargne salariale Page 8

20 SCPI, OPCI,

44 Mandat de protection future et mandat posthume

foncières cotées : une autre façon d’investir en immobilier 22 Vous connaître : une obligation pour bien vous conseiller

11 Le commissaire aux comptes nouvelle formule

34 Or : faut-il acheter ou vendre ? 35 Vers la fin des fonds en euros ?

EXPERTISE & PROXIMITÉ «Devenir le banquier assureur préféré de nos clients. » Page 46

12 Réforme des retraites : état des lieux

AGIR CHAQUE JOUR DANS L’INTÉRÊT DE NOS CLIENTS ET DE LA SOCIÉTÉ

Ensemble 2020

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ÉDITO

A u moment où nous bou- clons cette deuxième édi- tion du magazine Ensemble , le Covid-19 bouleverse notre quo- tidien et nos vies toutes entières. Je veux pourtant, au nom de toute les équipes du Crédit Agricole des Savoie vous assurer de notre engage- ment et notre mobilisation sans faille. Notre belle région a été l’une des premières et l’une des plus durement touchées par cette crise sanitaire. En

donc faire les bons choix aujourd’hui. Sur ces thématiques, la solution ne peut venir des produits seuls. Notre valeur ajoutée se base d’abord sur la compétence de nos conseillers qui pra- tiquent des approches intégrées, 100 % personnalisées à votre situation. C’est la raison pour laquelle nous continuons d’investir dans notre capital humain, par la formation, afin que vos conseil- lers aient toujours la capacité de vous délivrer les meilleurs conseils.

Laurent Bennet Directeur Général du Crédit Agricole des Savoie

réponse, nous avons su, en quelques jours, adapter l’organisation et le fonctionnement de nos agences, pour continuer à vous accompagner, tout en assu- rant la protection de nos collaborateurs. Le Crédit Agricole s’est doté d’une nouvelle rai- son d’être : « Agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société ». Le Crédit Agricole des Savoie, qui a participé à sa rédaction, se l’est com- plètement appropriée et la porte aujourd’hui plus que jamais. Elle affirme des valeurs essentielles et un projet simple : contribuer à vos côtés au développe- ment durable de notre territoire et voir l’innovation et les initiatives encouragées, afin qu’elles profitent au plus grand nombre. Le long terme, un horizon commun Notre stratégie d’entreprise est alignée sur ces valeurs : nous investissons avec une optique de long terme, en nous efforçant d’être aux côtés des acteurs des Savoie dans leur développement et leur dyna- mique d’innovation. Cette année, nous inaugurerons par exemple notre nouvel incubateur de start-up, le Village by CA, qui sera implanté au Bourget-du- Lac et accueillera une vingtaine de start-up ayant choisi de se développer sur notre territoire et qui contribueront à l’économie de demain. C’est grâce à cette vision et cette gestion que le Crédit Agricole des Savoie peut aujourd’hui faire face à ce contexte inédit. Les banques ne sont ici pas au cœur du problème qui touche notre pays. Elles représentent, au contraire, une partie de la solution. Vous accompagner dans le développement et la gestion de votre patrimoine est un sujet com- plexe qui nécessite une très bonne connaissance de votre situation et de vos projets de vie ainsi qu’une expertise, fiscale, financière et immobilière. Notre approche est globale, pensée pour intégrer tous ces éléments de manière cohérente et efficace. Les enjeux liés aux évolutions de nos systèmes de retraites, par exemple, nécessitent des analyses et des projections à des horizons lointains. Il faut

Promouvoir les investissements responsables Dans un autre registre, les enjeux liés au réchauf- fement climatique sont immenses et nous nous sentons tous concernés. Citoyen, entreprise, chacun doit questionner ses comportements et intégrer des changements vertueux. Sur notre territoire, certaines filières sont questionnées en profon- deur, comme la montagne et l’industrie. Sur ces sujets, nous souhaitons être à vos côtés, réfléchir et agir ensemble. Le groupe Crédit Agricole a été un pionner sur la thématique des investissements socialement responsables et, aujourd’hui, Amundi fait figure de référence et nous permet de vous proposer des solutions conçues pour être perfor- mantes à tous niveaux. Être responsable, c’est également s’assurer de répondre aux besoins fondamentaux des acteurs locaux, et en premier lieu l’immobilier. Sur ce sujet, notre savoir-faire de financement des projets habi- tat nous permet de vous accompagner dans vos investissements locatifs qui doivent être pensés en intégrant les enjeux de la transition énergétique. Ce magazine, qui vous partage le regard de nos experts sur les enjeux patrimoniaux, vous donnera des pistes pour optimiser votre patrimoine. Nous sommes à votre disposition pour les approfondir et les mener à bien. Enfin, je tiens, à nouveau, à remercier l’ensemble des collaborateurs du Crédit Agricole des Savoie pour leur réactivité et leur mobilisation face à la situation. C’est bien grâce à eux que nous pouvons continuer à être présents à vos côtés pour vous accompagner. C’est en restant solidaires que nous continuerons à soutenir l’économie des Savoie et en agissant chaque jour dans votre intérêt et celui de la société. Merci de votre confiance, bonne lecture ! Laurent Bennet Directeur Général du Crédit Agricole des Savoie

PROXIMITÉ

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COMPRENDRE

DES TRANSFORMATIONS D’ENVERGURE POUR L’ÉPARGNE EN 2020 « Il [l’économiste] doit étudier le présent à la lumière du passé afin d’éclairer le futur. » John Maynard Keynes

L’introduction de la loi de finances 2020, conjuguée à celle de la loi Pacte en 2019, a profondément modifié le paysage de l’épargne et de la fiscalité en France. La réforme des retraites, symbole d’un contexte social incertain, laisse quant à elle de nombreuses questions en suspens. Création de nouveaux produits d’épargne retraite, baisse des taux et modification de l’imposition, focus sur l’actualité financière de l’année à venir.

Ensemble 2020

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NOUVEAUTÉS FISCALES

Quels changements pour la fiscalité en 2020?

Comme tous les ans, la fiscalité des particuliers évolue. Voici une sélection de quelques changements majeurs concernant tous les contribuables.

La modification du barème de l’impôt sur le revenu, mesure phare de l’année En 2020, le barème de l’impôt sur le revenu évolue. Premier changement : abaissement de la première tranche imposable qui passe de 14 % à 11 %. Selon Bercy, cette mesure permet à 12,2 millions de ménages d’obtenir une économie annuelle d’impôt de 350 euros. Pour les près de 4,7 millions de foyers situés dans la deuxième tranche, celle à 30 %, le gain fiscal sera plafonné à 125 euros pour une personne seule et à 250 euros pour un couple. En revanche, pour les contribuables situés dans les tranches les plus élevées du barème, soit à 41 % et 45 %, cet effet sera neutre : il n’y aura ni baisse, ni hausse d’impôt. Second changement : afin de compenser les effets de

l’inflation, les seuils de toutes les tranches du barème sont indexés à l’évolution de l’indice des prix hors tabac de 2019, soit 1 %. À savoir : pour les contribuables concernés, la baisse de l’impôt sur le revenu est effective depuis le mois de janvier 2020 dans le cadre du prélèvement à la source. La disparition annoncée de la taxe d’habitation Si vous êtes – ou devenez – propriétaire, des changements liés aux impôts locaux peuvent vous concerner. Ainsi, en 2020, la réforme de la taxe d’habitation se poursuit. Exigible auprès d’occupants de résidence principale (locataires et propriétaires), cet impôt est supprimé pour 80 % des foyers fiscaux. Cette mesure s’applique aux ménages dont le revenu fiscal de référence

ne dépasse pas un certain seuil, qui dépend aussi du quotient familial. Pour les 20 % de foyers restants, l’allègement s’effectuera de façon progressive en 2021 et en 2022. En 2023, cette taxe aura disparu. Aussi, les valeurs locatives servant de base de calcul aux taxes d’habitation et foncière sont revalorisées en 2020 au taux de 1 %. Attention : ces mesures ne concernent que les résidences principales et pas les résidences secondaires. Maintien du prêt à taux zéro Prolongement d’un an à fin 2021 du prêt à taux zéro (PTZ) accordé aux personnes devenant propriétaires de logements neufs situés dans les zones B2 et C. Ce prêt est accessible sous conditions de ressources. Rénovation énergétique : MaPrimeRénov remplace le Cite En 2020, le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite) qui pouvait alléger la facture fiscale des propriétaires immobiliers se transforme en prime. Cette aide est désormais recentrée sur les ménages les plus modestes sous conditions de ressources. Près de 20 % des ménages les plus aisés n’y ont pas droit. •

NOUVEAU BARÊME 2020 DE L’IMPÔT SUR LE REVENU

COMPRENDRE

Montant des revenus

Taux d’imposition

< 10064 €

0 %

Entre 10065 € et 25659 €

11 %

Entre 25660 € et 73369 €

30 %

Entre 73370 € et 157805 €

41 %

> 157806 €

45 %

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ZOOM  APPORT-CESSION

L’apport-cession ou la préservation des plus-values

holding, les plus-values sont purgées si les titres en question sont conservés pendant cinq ans au minimum (cette durée était précédemment fixée à 18 mois). Dans le cas contraire, aucun report d’imposition n’est possible et les plus-values sont alors imposées. Quels avantages ? • Tirer parti des modalités fiscales des plus-values. • Conserver le produit de la cession pour pouvoir le réemployer rapidement. • Dynamiser son capital. • Diversifier son portefeuille d’actifs. Le réinvestissement diversifié Dans le cas où la holding est tenue de réinvestir au moins 60 % du produit de la cession, plusieurs solutions existent. L’investissement direct dans une activité éligible (commerciale, industrielle, artisanale, libérale, agricole ou financière) est très souvent prisé. Les activités civiles et de gestion patrimoniale sont exclues des possibilités légales. La loi de finances 2019 a également permis l’utilisation des fonds d’investissement (FCPR, FCPI, SLP, SCR, etc.), alors que seules des sociétés indépendantes étaient envisageables par le passé. •

Diminuer l’impact de la fiscalité appliquée aux plus- values est un enjeu majeur. L’apport-cession permet, sous conditions, de bénéficier d’un report d’imposition.

L ’apport-cession, régi par l’article 150-0 B ter du Code général des impôts, est un mécanisme fiscal permettant de tirer profit des modalités d’imposition des plus-values issues de la cession des titres d’une société (report ou franchise d’impôt). En temps normal, les plus-values en question sont imposées soit au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 %, soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Fonctionnement Le mécanisme de l’apport- cession fonctionne de deux manières distinctes et repose sur la date de cession des titres. Si la cession a lieu au moins trois ans après la date d’apport,

Si la cession intervient moins de trois ans après l’apport, la holding bénéficiaire doit réinvestir 60 % du produit de la cession dans un délai de deux ans, sur une période d’investissement de 12 mois minimum. Le réinvestissement à hauteur de 60 % est une nouveauté apportée par la loi de finances 2019 (contre 50 % auparavant). Il est par ailleurs important de noter que cela concerne la valeur du produit de cession et non celle des plus- values, lesquelles sont bien moins importantes. À retenir : l’apporteur de titres doit détenir la holding bénéficiaire

au moment de l’apport. Nouveauté 2020, si la cession des titres se fait à un donataire (la personne bénéficiaire) contrôlant la

le report d’imposition est automatiquement acquis.

Apport des titres à une holding

Donation des titres de la holding

Cession (avant trois ans) des titres par la holding à un tiers

Réinvestissement Obligation de réinvestissement (60 % du prix de cession) dans une activité économique, dans un délai de deux ans, mais avec une libération des fonds pouvant atteindre cinq ans.

Conservation Obligation de conservation des titres donnés (cinq ans).

OUI Le report perdure.

NON Le report tombe : l’impôt plus-value est dû (IR et PS).

OUI La plus-value est purgée.

NON Le report tombe.

Sources: Fidal.

Ensemble 2020

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LOI PACTE ET ÉPARGNE

Quatre moyens d’optimiser votre épargne en 2020

Préoccupation majeure des Français, le sujet de l’épargne est aujourd’hui un enjeu fondamental pour les banques. La loi Pacte, actée au premier semestre 2019, inclut plusieurs changements d’envergure à noter. Tour de piste.

1 L’ÉPARGNE RETRAITE REPENSÉE La loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) autorise les transferts de nombreux produits de placements pour la retraite (Madelin, article 83, Perco, Perp) vers un nouveau véhicule unique baptisé plan d’épargne retraite (PER), (lire page 8). Une fois à la retraite, vous aurez la possibilité de récupérer votre mise via une sortie en capital ou en rente viagère ou de mixer les deux formules. Les premiers PER sont commercialisés depuis le 1 er octobre 2019 mais c’est en 2020 que cette nouvelle offre va s’étoffer avec la possibilité de comparer les produits. L’arrêt de la commercialisation des Perp, Perco et autres produits retraite a été programmé au 1 er octobre 2020. Un éventuel transfert vers un PER est autorisé jusqu’au 31 décembre 2022. La loi Pacte a fait évoluer le plan épargne en actions (PEA) (lire page 16). Une exonération d’impôt sur les gains est désormais possible dès cinq ans de détention mais les prélèvements sociaux sont dus. Les retraits après cinq ans n’entraînent plus de clôture du plan (sous certaines conditions) et n’interdisent plus de nouveaux versements. Le pla- fond de versement du PEA-PME, « petit frère » du PEA, a été relevé à 225 000 euros. Attention, les plafonds cumulés de ces deux enveloppes ne doivent pas excéder 225 000 euros. 3 LES BÉNÉFICES DU PLAN D’ÉPARGNE EN ACTIONS

2 UNE ASSURANCE-VIE MOBILE QUI RESTE AVANTAGEUSE La loi offre désormais une nouvelle mobilité à un titulaire de contrat d’assurance-vie. Ce dernier peut troquer son « vieux » contrat limité dans ses options de gestion, pour un autre plus performant sans que l’avantage fiscal en cours ne soit perdu. Reste que ce transfert est encadré : il faut rester dans la même compagnie d’assurance et faire son choix parmi les contrats « maison » qu’elle pro- pose. Désormais, chaque assureur est obligé de jouer la transparence en matière d’historique des performances et des frais facturés sur les unités de compte. 4 LE CROWDFUNDING COMME SOLUTION ALTERNATIVE Les titres émis par les plateformes de finan- cement participatif sont éligibles au plan épargne en actions (PEA). Cela concerne les actions, obli- gations à taux fixe ou les minis bons distribués à un particulier participant au cofinancement d’un projet d’entreprise (start-up, ETI, PME). Pour davantage de transparence sur ces placements de crowdfun- ding risqués en capital, les sites doivent dresser un historique des taux de défaillance des éventuels dossiers financés. •

COMPRENDRE

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GRAND ANGLE  ÉPARGNE RETRAITE

LE PER ET LA NOUVELLE DONNE DE L’ÉPARGNE SALARIALE

La loi Pacte a donné naissance au plan d’épargne retraite (PER) commercialisé depuis le 1 er octobre 2019. Accessible à tous, cette nouvelle enveloppe simplifie le paysage de l’épargne salariale. Décryptage et mode d’emploi.

L e 1 er octobre 2019, un nouveau produit baptisé plan d’épargne retraite (PER) a fait son appari- tion dans le paysage des placements financiers. Comme son nom l’in- dique, ce produit dédié à la retraite a été conçu par l’État afin d’inciter les actifs à épargner au long court pour leurs « vieux jours ». Autrement dit, cette enveloppe abrite des sommes qui ne seront débloquées qu’en fin de vie professionnelle. Grâce aux souplesses prévues par la loi et à des mesures fiscales, ce produit devient plus attractif. « Les règles de l’épargne retraite sont désor-

Les produits actuellement dédiés à l’épargne retraite (Perp, Madelin, Prefon, Perco) n’ont jusqu’alors pas rencontré un grand succès auprès des épargnants précisément en raison de leur complexité. Pour mémoire, l’encours de l’épargne retraite (individuelle et collective) avoisine 230 milliards d’euros contre 407 milliards pour l’épargne régle- mentée (livrets A et LLDS) et plus de 1 750 milliards d’euros pour l’assu- rance-vie. Avec la création du PER, le gouvernement espère 300 milliards d’encours d’ici 2022.

Laurent Lasserre Chargé de développement de l’épargne salariale et retraite, Amundi

Les compartiments du PER Le premier compartiment est individuel, il été nommé « Peri » ou « Perin » et remplace le Perp et le Madelin. Le second est collectif et il s’organise en deux catégories : le « PER collectif ». Surnommé « Percol », il prend la place de l’ancien Perco. Il y a aussi le « PER obligatoire » dit « Pero » qui se substitue au Pere et à l’article 83. De la start-up à la multinationale, toutes les tailles d’entreprise ont désormais accès à ce nouveau modèle d’épargne retraite. Ce texte a justement été conçu afin de développer ce dispositif d’épargne peu répandu dans le secteur des TPE et des PME.

mais plus homogènes, transparentes et aussi plus com- préhensibles pour tous, tant pour la sphère individuelle que collective », précise Laurent Lasserre, chargé de développement de l’épargne salariale et retraite chez Amundi. En outre, « il existe désormais une portabilité des fonds grâce une facilité des transferts entre les différents compartiments du PER, avec même la possibilité de changer d’établissement gestionnaire », ajoute-t-il. En résumé, grâce à ces changements, la retraite complémentaire devient plus lisible et surtout attractive. « Le PER offre souplesse, mobilité, performance, dans un cadre fiscal clair et harmonisé », résume Laurent Lasserre.

Ensemble 2020

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GRAND ANGLE  ÉPARGNE RETRAITE

«Le PER offre souplesse, mobilité, performance, dans un cadre fiscal clair et harmonisé. »

À noter : les sommes versées par l’entreprise sous forme de partici- pation, d’intéressement et d’abon- dements bénéficient également d’une exonération fiscale dès lors qu’elles sont logées dans un pro- duit d’épargne retraite comme le PER mais aussi le Perp, le Perco, le Madelin…

Par exemple, les structures de moins de 50 salariés profitent de la sup- pression du forfait social égal à 20 %. Cette ponction pouvait se chiffrer à plusieurs (dizaines) de milliers d’euros en cas de distribution d’un intéresse- ment ou d’une participation. Fonctionnement et fiscalité Le PER offre un fonctionnement

La mobilité de l’épargne facilitée La mobilité des fonds placés a été aussi facilitée. Ainsi, en cas de changement de situation profes- sionnelle (changement d’employeur, création de société), il est désormais possible pour un épar- gnant de transférer ses fonds dans un nouveau PER ou si besoin regrouper au sein d’un seul PER (individuel ou collectif ) des sommes jusqu’alors éparpillées dans différents supports et produits. Jusqu’au 31 décembre 2022, les titulaires d’anciens produits de retraite (Perp, Madelin, Perco, article 83) peuvent choisir de les faire basculer, avec des frais limités, dans un PER. Jusqu’à cette date, la loi autorise le transfert d’un ancien contrat assurance-vie vers un PER à condi- tion de respecter deux conditions cumulées : être à plus de cinq ans de l’âge du départ à la retraite et disposer d’un contrat de plus de huit ans d’âge. En contrepartie du basculement (total ou partiel)

simple : l’épargnant alimente le compartiment de son choix (individuel, collectif ou d’entreprise) par le biais de versements volontaires, de l’épargne salariale (intéressement, abondement) et/ou par des cotisations obligatoires prises en partie en charge par l’employeur. Il permet par ailleurs le transfert à moindre coût de l’épargne des anciens produits (Perp, Perco, article 83). Pour déclencher les versements dans ce pro- duit, un avantage fiscal a même été prévu. Ainsi, les sommes versées par un contribuable dans un tel plan, sont déductibles de son revenu imposable dans la limite des plafonds en vigueur (calculés chaque année, pour chaque membre du foyer fiscal, à partir des revenus déclarés). Cette économie fiscale à l’entrée va varier selon la tranche d’imposition. Par exemple : pour une tranche marginale d’imposition à 41 %, un versement de 5 000 euros génère une économie d’impôt de 2 050 euros.

COMPRENDRE

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GRAND ANGLE  ÉPARGNE RETRAITE

ANCIENNEMENT Perp Madelin Préfon

Per i PLAN D’ÉPARGNE RETRAITE INDIVIDUEL

ANCIENNEMENT PERCO plan d’épargne retraite collectif

PER PLAN D’ÉPARGNE RETRAITE

Pere COLLECTIF

Pere PLAN D’ÉPARGNE RETRAITE D’ENTREPRISE

Pere OBLIGATOIRE

ANCIENNEMENT ARTICLE 83

Pour tout ou une partie des salariés d’une entreprise, s’il estmis en place

La performance encouragée grâce à la diversification

de cette épargne vers le PER, l’épargnant bénéficie d’un coup de pouce fiscal. L’abattement sur les rachats est doublé et s’élève à 9 200 euros pour un célibataire et à 18 400 euros pour un couple. Compte tenu du calendrier, rien ne presse pour enclencher ce transfert. Quant à l’arrêt de la commercialisation des « anciens » produits de retraite dans leur forme actuelle, il a été fixé au 1 er octobre 2020. Au-delà de cette date, l’épargnant ne pourra plus en souscrire mais pourra bien sûr les conserver et y effectuer des versements complé- mentaires. « Le transfert des fonds déjà placés dans d’autres enveloppes vers le PER n’est pas systémati- quement gagnant. La situation doit s’examiner au cas par cas », précise Laurent Lasserre. Si les fonds sont bloqués plusieurs années jusqu’au jour de la retraite, un déblocage anticipé a été nouvellement prévu par la loi. Notamment en cas d’acquisition de la résidence principale. À cette occasion, le titulaire pourra alors mobiliser les fonds de son PER. Comme auparavant, la loi a prévu d’autres sorties anticipées liées aux accidents de la vie (décès, chômage, invalidité, licenciement). Plusieurs cas possibles pour les sorties anticipées

Pour encourager l’effort d’épargne au long court, l’éventail des supports proposés est volontairement plus large qu’auparavant avec des niveaux de risques différents. Or, sur une longue durée, les placements potentiellement plus risqués sont réputés être les plus performants. « Dans l’intérêt de l’investisseur et pour capter davantage de rendement, la loi prévoit que les fonds bénéficient par défaut d’une gestion pilotée », précise Laurent Lasserre. Le gestionnaire du fonds propose à l’épargnant de choisir un profil de placements prudent, équilibré ou dynamique. Au fur et à mesure que l’échéance de la retraite se rapproche, ses fonds se sécurisent. Ce mode de gestion est adapté à un horizon de placements long qui permet de s’orienter vers des supports potentiellement dynamiques. Une fois arrivée l’heure de la retraite, la sortie des fonds du PER s’effectuera au choix entre une rente viagère ou en versement en capital (en une seule fois ou sous forme fractionnée) ou avec une combinaison des deux formules. À la sortie du plan, l’épargne est fiscalisée. La taxation s’effectue à la fois sur les gains et sur le capital versé. • Récupération de l’épargne retraite et fiscalité

Ensemble 2020

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ZOOM  LOI PACTE ET ENTREPRISES

Le commissaire aux comptes nouvelle formule

La loi Pacte du 22 mai 2019 a modifié les règles de désignation du commissaire aux comptes chargé de certifier les comptes des sociétés commerciales. Objectif : alléger les contraintes et les frais des PME et des ETI.

Désignation volontaire ou judiciaire Les sociétés commerciales n’atteignant pas ces seuils peuvent désigner un commissaire aux comptes obligatoire, pour un mandat de trois exercices, dès lors qu’un ou plusieurs associés ou actionnaires représentant au moins le tiers du capital social en font la demande. Par ailleurs, la nomination d’un commissaire aux comptes peut être demandée au président du tribunal de commerce par un ou plusieurs associés ou actionnaires représentant au moins le dixième du capital social, de manière volontaire. Sa nomination devient y compris dans les SA et les SCA dorénavant. Autre nouveauté, si le commissaire aux comptes est nommé par une société mère, par une filiale significative ou volontairement, la société peut décider de limiter la durée de son mandat à trois exercices et lui confier une mission spécifique, appelée audit légal « petites entreprises ». •

L e plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises, dit loi Pacte, a relevé et harmonisé les seuils au-dessus desquels la désignation d’un commissaire aux comptes devient obligatoire. Désormais, cette désignation s’impose si la société, quelle que soit sa forme juridique (SA, SARL, SAS, SCA, SNC, etc.), dépasse à la date de clôture d’un exercice deux des trois critères suivants : 4 millions d’euros de total de bilan, 8 millions d’euros de chiffre d’affaires hors taxe, nombre moyen de 50 salariés.

Dans les petits groupes, un commissaire aux comptes doit toujours être nommé par la société mère si l’ensemble qu’elle forme avec ses filiales dépasse les seuils indiqués ci-dessus, à moins qu’elle ne soit elle-même contrôlée par une autre société qui en a désigné un. La même obligation s’impose aux filiales dites « significatives », c’est-à-dire qui dépassent deux des trois seuils suivants à la clôture d’un exercice : 2 millions d’euros de total de bilan, 4 millions d’euros de chiffre d’affaires hors taxe, nombre moyen de 25 salariés.

COMPRENDRE

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SYSTÈME UNIVERSEL DE RETRAITE

Réforme des retraites : état des lieux

Au regard du contexte actuel, la réforme des retraites est encore loin d’être entérinée. De la requalification de l’âge de départ à la suppression

de régimes spéciaux, les points de blocage sont nombreux. Décryptage du futur système universel de retraite (SUR).

Comment le système universel de retraite va-t-il fonctionner ?

Le SUR prendra en compte l’intégralité de la carrière d’un actif pour le décompte des droits à la retraite. La différence est notable puisque la pension des salariés du privé est aujourd’hui calculée sur les 25 meilleures années et celle des travailleurs de la fonction publique sur les six derniers mois de leur carrière professionnelle. Pour valider un tri- mestre aujourd’hui, il faut cumuler environ 150 fois le Smic horaire brut, soit environ 1 500 euros au 1 er janvier 2020. Autre mesure phare de la réforme des retraites, la suppression des régimes spéciaux est au cœur des débats. Le SUR a vocation à supprimer des « niches » en passant à une solidarité interprofes- sionnelle. Objectif : éviter que les déficits soient couverts par des financements publics, comme c’est le cas aujourd’hui.

La réforme des retraites portée par le gouvernement doit permettre, dans sa globalité, la simplification du régime de cotisations. Cet objectif ne peut toutefois être atteint sans une refonte profonde des modes d’indexation des droits acquis. Le passage à une retraite par points rentre précisément dans ce cadre. L’accumulation de points s’oppose à la retraite par annuités, ou le nombre de trimestres cumulés, aujourd’hui en vigueur en France. Les cotisations versées correspondent ainsi à un certain nombre de points et l’on parle alors de valeur d’acquisition du point (par exemple, 100 euros = 1 point). Dans un second temps, le point sera transformé en pension et il s’agit ici de la valeur de service du point (par exemple, 1 point = 3 euros).

Ensemble 2020

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SYSTÈME UNIVERSEL DE RETRAITE

Le SUR prévoit-il une pension minimale ? Dans le nouveau système, les personnes ayant atteint l’âge d’équilibre et effectué une carrière complète pourront prétendre à une pension mini- male. Cette dernière aura un montant déterminé en fonction de l’année en cours : 1 000 euros en 2022, 83 % du Smic net en 2023, 84 % du Smic net en 2024. Avec le SUR, les cotisations seront uniformisées à hauteur de 28,12 % pour les salariés, dont 25,31 % pour l’ouverture des droits et 2,81 % pour la par- ticipation au financement mutuel et solidaire du système (60 % sont pris en charge par l’employeur, 40 % par le salarié). Ce taux est valable pour les revenus jusqu’à 120 000 euros annuels (soit trois fois le plafond annuel de la Sécurité sociale). Au-delà, les personnes concernées ne cotiseront plus que pour la part solidaire de 2,81 %, sans ouvrir de droits pour la part supérieure à ce plafond. Quand la réforme sera-t-elle effective ? Le samedi 29 février dernier, le gouvernement a annoncé son intention d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites, passant outre le vote de l’Assemblée. Cette décision est une réponse au dépôt de mil- liers d’amendements par l’opposition, dans le but de ralentir l’examen du texte et le déroulement des débats. Le SUR n’a pourtant toujours pas de date officielle d’entrée en vigueur. De nombreux éléments doivent toujours être définis et validés, comme la valeur du point. Des questions restent en suspens et il est peu probable que la situation en reste là. •

Les 42 régimes seront progressivement unifor- misés en un seul, sans distinction de statut (privé ou public), sous l’égide de la Caisse nationale de retraite universelle (CNRU), censée être opération- nelle au 1 er décembre 2020. Cet organisme aura notamment la charge de définir annuellement la valeur des points. Seules les personnes nées à partir du 1 er jan- vier 1975 sont concernées par le nouveau système, avec un départ à la retraite à partir de 2037. Les personnes nées en 2004 seront les premières à cotiser entièrement et uniquement via le SUR et ce dès leurs 18 ans, en 2022. Il est avant toute chose nécessaire de distinguer âge légal de départ à la retraite et âge d’équilibre. Le premier correspond à l’âge auquel une personne peut partir à la retraite, avec la pension minimale. Le second, aussi appelé âge pivot, représente l’âge permettant de partir à taux plein, avec une pension complète, sans minoration. Dans le système actuel, il est possible de partir à la retraite à partir de 62 ans (âge légal) pour les régimes de retraite privés, plus tôt dans la fonction publique et à un âge variable pour les régimes spéciaux. L’âge légal de départ à la retraite implique une minoration de la pension, si toutes les annuités n’ont pas été validées. Trois cas de départ anticipé existent : après une carrière longue, un métier pénible ou un handicap. En partant à 67 ans, l’âge d’équilibre, une personne ne se verra appliquer aucune minoration, même si le nombre de trimestres cotisés est insuffisant (calcul au prorata). Cela correspond à l’âge du taux plein automatique, ou âge d’annulation de la décote. Là encore, trois cas de départ anticipé sont possibles : les parents de trois enfants ou plus, d’un enfant handicapé et les aidants familiaux. La réforme à venir mise sur un âge pivot instauré à partir de 2022, avec l’objectif d’avoir un système financièrement équilibré dès 2027. L’âge légal de départ devrait rester fixé à 62 ans, mais un phé- nomène de décote devrait être établi pour inciter les actifs à travailler plus longtemps. Bon à savoir: à 70 ans, l’employeur peut demander le départ en retraite du salarié, même si celui-ci n’a pas donné son accord. L’âge de départ à la retraite est-il amené à évoluer ?

À RETENIR

La retraite par capitalisation voulue par le SUR consiste à accumuler des droits, qui serviront à payer sa propre pension. Elle diffère d’une retraite par répartition, dans laquelle les actifs cotisent pour la retraite des inactifs (système aujourd’hui en vigueur en France).

COMPRENDRE

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ACCOMPAGNER Le caractère changeant de l’économie rend parfois difficile la lecture des textes et leur application concrète dans la vie de tous les jours. C’est pourquoi nous sommes plus que jamais présents aux côtés de nos clients. Nous les accompagnons pour une gestion agile de leur patrimoine. Qu’il s’agisse d’investissement dans l’immobilier ou dans des produits d’épargne volatiles, nous les aidons à faire les bons choix, au bon moment. APPRÉHENDER LA NOUVEAUTÉ UN EXERCICE QUOTIDIEN

« Encouragez l’innovation. Le changement est notre force vitale, la stagnation notre glas. »

David Ogilvy

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PLACEMENTS

ACHEVÉ DE RÉDIGER AVANT LA CRISE COVID-19

Face aux taux bas, des solutions pour optimiser son patrimoine

Avec des taux d’intérêts historiquement bas, épargnants et investisseurs doivent adapter leur stratégie pour tirer profit d’une situation qui semble s’installer dans la durée. Plusieurs solutions permettent notamment d’optimiser sa fiscalité ou de profiter de certains mécanismes avantageux pour faire fructifier ses placements.

D u jamais vu dans centrale européenne (BCE) a atteint en 2019 son plus bas historique, passant même dans le négatif (- 0,5 %). Si tous les indices venus de Francfort laissent présager qu’ils ne diminueront plus, aucune hausse significative n’est pour autant anticipée à court terme… voire à moyen terme. Baisse des taux : voir au-delà de l’épargne Première conséquence, les rendements s’érodent. Le taux du livret A a atteint son plancher de 0,5 % le 1 er février et les fonds en euros affichent des performances moindres. Pour faire de ce contexte une opportunité, les épargnants n’ont d’autre choix que de revoir leur stratégie. Un tel contexte semble avant tout pénaliser l’épargne, avec un rendement forcément la zone euro. La taux directeur de la Banque

moins intéressant pour les produits classiques. Le LDDS ou le LEP, dont les taux sont indexés sur celui du livret A, en pâtissent notamment. Il reste pourtant possible de tirer parti de cette situation, en matière d’immobilier ou d’investissement boursier. Profiter d’un contexte favorable pour diversifier ses placements Les taux bas donnent ainsi l’occasion de développer son patrimoine immobilier, en jouant sur l’effet de levier du crédit. Si le rendement locatif est supérieur au taux d’emprunt – une situation devenue courante – le recours au crédit immobilier améliore la rentabilité de l’investissement, surtout si le bien dispose d’un fort potentiel de plus-value. C’est aussi l’occasion de diversifier ses investissements immobiliers, en misant sur des dispositifs tels que les

SCPI, les OPCI ou les foncières cotées. Adaptables aux objectifs et à l’horizon de placement de chacun, ils offrent des rendements réguliers et nécessitent peu de gestion. Autre option avec le nouveau PEA, assoupli par la loi Pacte. Désormais, les retraits ou les rachats partiels réalisés après cinq ans n’entraînent plus la clôture automatique du plan et les nouveaux versements deviennent autorisés. Si ce placement reste risqué, il donne la possibilité d’investir dans un vaste panel d’entreprises françaises ou européennes, avec un cadre fiscal avantageux pour les dividendes et les plus-values. Crédit Agricole des Savoie

vous dresse le panorama des différents dispositifs à envisager en fonction de votre situation et de vos objectifs. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à prendre contact avec votre conseiller. •

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PLAN D’ ÉPARGNE EN ACTIONS

La loi Pacte pour appuyer l’épargne

Grâce à des règles de fonctionnement plus souples, inscrites dans la loi Pacte, le PEA connaît un élan nouveau, favorisant l’investissement en bourse sur le long terme. Focus sur les nouveautés du plan d’épargne en actions. L e plan d’épargne en actions (PEA) a été conçu pour inciter En contrepartie d’un blocage des fonds dans le plan pendant cinq ans, le titulaire bénéficie d’un avantage fiscal à la sortie.

Un fonctionnement plus souple grâce à de nouvelles règles Adoptée le 11 avril 2019, la loi Pacte a induit plusieurs changements concernant le PEA dans le but d’assouplir ses règles de fonctionnement. Désormais, les retraits réalisés après cinq ans n’entraînent plus la clôture automatique du plan. De nouveaux versements restent également envisageables alors que cela était impossible jusqu’ici. En cas d’événements exceptionnels (licenciement, invalidité, mise à la retraite

les épargnants à placer leur argent dans les entreprises cotées en bourse. Il est donc idéal pour y loger des titres en direct et/ou des parts d’organisme de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) à condition qu’elles soient investies à 75 % en actions. Ce produit est adapté à un épargnant souhaitant retirer, à moyen ou à long terme, de la performance des marchés boursiers.

Au terme de cette période d’immobilisation et en cas de retraits, les gains générés (soit les dividendes et les plus-values) sont exonérés d’impôts. Seuls les prélèvements sociaux sont dus, à hauteur de 17,2 %. Le PEA se décline aussi en « PEA-PME » qui cible davantage les PME et les ETI cotées. Depuis peu, il existe également un « PEA-jeunes » (lire encadré).

ARRIVÉE DU « PEA-JEUNES »

La loi Pacte a récemment élargi l’accès du PEA aux 18-21 ans (jusqu’à 25 ans pour les étudiants) toujours rattachés au foyer fiscal de leurs parents.

Baptisée «PEA-jeunes », cette enveloppe fonctionne avec les mêmes règles que le PEA « classique » en termes de durée de blocage des fonds, d’univers de placements et d’avantage fiscal. Seule différence notable : le plafond de versement est plus bas, soit 20000 euros contre 150000 euros pour un PEA. Ce seuil du «PEA-jeunes » vient en déduction du plafond de celui de ses parents soit 150000 euros en cas de détention d’un seul PEA ou 225000 euros s’ils disposent d’un PEA et d’un PEA-PME, dans le cas où le jeune est rattaché au foyer fiscal de ses parents.

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PLAN D’ ÉPARGNE EN ACTIONS

anticipée), les retraits avant cinq ans ne provoquent plus la fermeture du plan. Le plafond de versement du PEA-PME a été remonté à 225 000 euros, contre 75 000 euros précédemment. Autre nouveauté : les titres (mini bons, obligations) émis par les plateformes de financement participatif (crowdfunding) sont éligibles au PEA-PME et bénéficient désormais de la fiscalité attractive de cette enveloppe. Des atouts indéniables pour le biais de la capitalisation boursière Plusieurs types de sociétés sont éligibles au PEA, de la PME à la multinationale, en passant par l’ETI. Outre la possibilité d’y placer des titres détenus en direct, on peut y loger des parts d’OPCVM, des titres issus du private equity, des fonds indiciels cotés ou encore des obligations convertibles. Au sein des OPCVM, l’investisseur dispose

sur les grandes, moyennes ou petites capitalisations ; en fonction d’une région du monde, un pays ou un secteur d’activité. Pour ne pas subir les évolutions par à-coups du marché boursier, la méthode la plus efficace d’investissement sur un PEA consiste à l’alimenter au fil de l’eau, soit la mise en place de versements automatiques programmés. Les points d’attention à retenir Le PEA est un placement considéré comme dynamique. L’épargnant doit prendre en compte la volatilité des marchés boursiers pour apprécier l’épargne à sa juste valeur. Même si 2019 a été favorable aux placements en actions, elle suivait une année 2018 plus morose. Les facteurs économiques, (géo)politiques et financiers influent notamment sur la cote des indices. En matière de PEA, l’univers de placement est circonscrit

et à l’Union européenne. Les valeurs américaines ou asiatiques offrant des cycles d’évolution différents et des perspectives de gains distincts, sont exclues du PEA, mais peuvent être souscrites sur un compte titre. En cas de sortie des fonds avant cinq ans, les gains issus du PEA sont taxés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou flat tax à 30 %, prélèvements sociaux de 17,2 % inclus. Au-delà, seuls les prélèvements sociaux sont dus, le respect des plafonds d’investissement étant par ailleurs important. En cas de détention d’un PEA, le plafond est de 150 000 euros, alors que si l’épargnant est titulaire à la fois d’un PEA classique et d’un PEA-PME, le plafond en question est majoré à 225 000 euros. En cas de dépassement de ces limites légales, l’investisseur s’expose à une pénalité fiscale équivalente à 2 % du montant des versements surnuméraires. •

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de thématiques variées axées, selon son choix,

au vieux continent, plus précisément à la France

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GRAND ANGLE  INVESTISSEMENT IMMOBILIER

LE LEVIER DU CRÉDIT : OUTIL D’ OPTIMISATION PATRIMONIALE Dans le cadre d’une stratégie d’acquisition immobilière, il est aujourd’hui opportun de profiter des taux d’emprunt qui restent attractifs malgré les tensions induites par la crise du Covid-19. La constitution d’un patrimoine s’en trouve facilitée et le crédit devient alors un outil à part entière d’optimisation de votre investissement locatif.

C ’est l’un des atouts principaux de l’investis- sement immobilier : il peut être financé en partie ou en totalité, à crédit. Or, lorsque le rendement locatif est supérieur au taux d’emprunt – une situation aujourd’hui relativement courante en raison du niveau actuel des taux d’intérêts –, le recours au crédit immobilier permet d’améliorer la rentabilité de l’investissement. C’est ce qu’on appelle l’effet de levier du crédit. La rentabilité de l’investissement augmente d’au- tant plus que le rendement locatif est important. À l’inverse, même si le coût du crédit est légère- ment plus important que les loyers perçus, et que l’investisseur doit réaliser un effort d’épargne, le recours à l’emprunt immobilier reste justifiable, puisque le locataire finance une partie significative de l’investissement. Les bénéfices à retirer de l’effet de levier On peut aussi parler d’effet de levier financier si le bien que vous projetez d’acheter présente un fort potentiel de plus-value. L’effet de levier financier est alors renforcé par un effet de levier fiscal. Que les futurs loyers soient imposés dans la catégorie des revenus fonciers (bien loué vide) ou dans celles des bénéfices industriels et commerciaux (bien loué

meublé), ils viendront s’ajouter aux autres revenus du foyer fiscal, après avoir été minorés de l’ensemble des charges déductibles, dont les intérêts d’emprunt. Ils seront alors soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu et supporteront l’impôt dans la tranche marginale du contribuable, auquel s’ajouteront 17,2 % de prélèvements sociaux. Le taux d’imposition peut atteindre 58,2 % pour les contribuables dans la tranche à 41 % et 62,2 % pour ceux qui atteignent la tranche la plus élevée à 45 %, abstraction faite de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus de 3 % ou 4 %. Optimiser sa fiscalité pour améliorer la rentabilité de son investissement Le cumul de ces impôts alourdit la fiscalité et vient significativement amputer la rentabilité d’un inves- tissement locatif. Les intérêts de l’emprunt, ainsi que les cotisations de l’assurance emprunteur, sont toutefois déductibles dans leur intégralité de vos revenus fonciers ou de vos bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Il faut pour cela que vous releviez d’un régime réel d’imposition, ce qui suppose de renon- cer au micro-foncier pour des loyers inférieurs à 15 000 euros par an ou au micro-Bic pour

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GRAND ANGLE  INVESTISSEMENT IMMOBILIER

des recettes inférieures à 72 600 euros par an. L’économie d’impôt qui en résulte dépend de votre taux marginal d’imposition. Plus votre fiscalité est importante, plus le gain est significatif et plus cela aura un impact favorable sur la rentabilité finale de votre investissement. Tirer parti de l’écart entre taux de crédit et rendement de l’épargne Autre intérêt du recours à l’emprunt dans le contexte de taux d’intérêts bas, le financement par l’endettement permet de figer le coût de sa dette à un niveau qui reste bas au regard des niveaux de loyers. Vous pourriez ainsi profiter d’un éventuel rebond de votre épargne, laquelle pourra s’investir sur des supports de placement long terme. L’Owner Buy-Out (OBO immobilier) ou « la vente à soi-même » On voit se développer cette stratégie qui consiste à la vente d’un bien locatif par son propriétaire, à une SCI dont il sera associé. Souvent, il sera décidé d’associer ab initio les enfants au capital de la société civile, afin d’éviter une future indivision entre eux. La SCI financera cette acquisition par la souscrip- tion d’un emprunt bancaire qui sera remboursé par les loyers du bien et dont les intérêts seront déductibles. Le propriétaire, souvent les parents, perçoivent du cash qui peut être investi différem- ment, notamment sur de nouveaux projets. •

L’ASSURANCE-EMPRUNTEUR

LES

DU CRÉDIT AGRICOLE

Laurent Guichard Responsable des activités assurance

« Incontournables, nos contrats d’assurance emprunteur reposent sur une tarification par tranche d’âge, pour être au plus près des contrats individuels tout en respectant une logique de mutualisation. Tous les assurés appartenant à la même tranche d’âge se voient appliquer le même tarif, quelle que soit la profession qu’ils exercent. Il n’y a pas d’exclusion pour profession à risque. Nous avons conçu notre offre dans le souci de proposer à nos clients le juste prix – qui n’est pas forcément le plus bas – pour une prise en charge large et efficace en cas de sinistre. Nous avons notre propre service de gestion des sinistres à Annecy. Nos contrats couvrent toutes les activités sportives et de loisirs, enmontagne, à lamer, y compris les sports à risques même pratiqués occasionnellement (parapente, (novembre 2019), en cas d’invalidité partielle (taux d’incapacité entre 33 % et 66 %), nos assurés sont couverts dès lors qu’ils ne peuvent pas reprendre le travail. Nous couvrons aussi les temps partiels thérapeutiques pendant 12 mois. » ski hors-piste, parachute, etc.). Avec notre nouveau contrat

À RETENIR

Avec l’entrée en vigueur au 1 er janvier 2020, du nouvel abus de droit qui sanctionne les opérations au but principalement fiscal, il est plus que jamais nécessaire de consulter un professionnel du droit afin de ne pas s’attirer les foudres de l’administration et de respecter un certain nombre de précautions.

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SCPI, OPCI, FONCIÈRES COTÉES

ACHEVÉ DE RÉDIGER AVANT LA CRISE COVID-19

Une autre façon d’investir en immobilier

Acheter des parts de SCPI, d’OPCI ou des titres de foncières cotées sont trois solutions pour investir indirectement dans l’immobilier. Explications.

S CPI, OPCI et foncières cotées sont trois place- ments financiers à domi- nante immobilière, tous acces- sibles aux particuliers. À condition de les adapter à ses objectifs et son horizon de placement, ces investissements permettent de

« Pour rappel, le ticket d’entrée d’une part de SCPI est accessible pour quelques centaines d’euros », indique Joël Advisse-Desruisseaux. Premier atout de ce placement dont on calibre soi-même l’en- veloppe : être logeable dans un contrat d’assurance-vie et financé à crédit, tout comme de l’immo- bilier en direct, en dehors de l’as- surance-vie. Le contexte actuel s’y prête bien compte tenu du faible niveau des taux d’intérêts. Autre atout pour ce placement

Joël Advisse-Desruisseaux Responsable

diversifier un patrimoine. 1 SOCIÉTÉ CIVILE DE PLACEMENT IMMOBILIER

du développement, Amundi Immobilier

Avec un rendement qui s’est établi à 4,5 % entre septembre 2018 et septembre 2019, les SCPI (non fiscales) ont le vent en poupe auprès des investisseurs et ont encore battu des records de collecte en 2019. Attention : les performances présentées dans ce docu- ment ne sont pas garanties. Il en est de même pour le capital. Ces véhicules ont la particularité de n’être investis que dans de l’immobilier tertiaire à usage profes- sionnel (bureaux, entrepôts, centres de logistiques, commerces). En achetant quelques parts de ce véhi- cule collectif, le particulier accède indirectement à un marché immobilier inaccessible « en solo », ces immeubles entiers étant trop chers à l’unité.

collectif, en contrepartie de frais, la gestion immo- bilière est déléguée à un professionnel. La SCPI est plutôt stable en termes de performance en raison de la diversité des immeubles et des locataires. Pour limiter le risque, mieux vaut opter « pour un véhicule doté de plusieurs types d’actifs (bureaux, commerces, logistiques, etc.), capable d’investir dans des secteurs géographiques variés en France, à l’étranger, notamment en Europe », conseille Joël Advisse-Desruisseaux. En contrepartie, il s’agit d’un placement à long terme, avec un risque de liquidité certain. La revente des parts de SCPI n’est alors pas garantie par la société de gestion, au même titre que le versement des dividendes.

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